Aveux

Publié le par Yves-André Samère

À l’Assemblée nationale ce mardi 22 novembre, Michel Mercier, ministre de la Justice, a répondu à une question d’un député, et fait savoir que les procureurs devront désormais requérir un placement en centre éducatif fermé pour les mineurs qui auront « avoué des crimes sexuels particulièrement graves ». Et revoilà cette vieille question de l’aveu remise sur le tapis.

L’aveu, non seulement n’a jamais été une preuve, mais il a même été à l’origine d’erreurs judiciaires particulièrement graves. Rappelons seulement que Patrick Dils, seize ans, interrogé par la police sur le meurtre de deux petits garçons, n’a pas supporté la tension et a tout avoué. Condamné sur ses seuls aveux, il s’est tapé QUINZE ANS de prison, au cours desquels il a été abondamment violé par ses co-détenus, avant que le véritable coupable soit pris. Dils a été innocenté, libéré, indemnisé, mais ce cauchemar ne s’effacera jamais.

Mais alors, peut-on au moins espérer que l’adage selon lequel faute avouée est à moitié pardonnée jouera encore en faveur de celui qui avoue, s’il est coupable ? En d’autres termes, les juges seront-ils plus indulgents ? Cette croyance chrétienne a la vie dure, mais que vaut-elle dans la pratique ?

D’abord, si l’on applique la décision de Mercier, avouer vous enverra directement en prison avant tout jugement et toute condamnation. C’est le délinquant – présumé – qui se condamne lui-même et automatiquement ! Outre cela, si votre juge d’instruction prononce votre mise en liberté provisoire, le procureur aura l’obligation de faire appel pour vous envoyer en cabane malgré tout !

Et l’aveu de bêtise et de démagogie de la part d’un politique, il sera valable ?

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