Bossez, bande de followers !
Le jour où une andouille, sans doute exerçant ses talents dans une chaîne de télévision, a jugé démodé de dire qu’elle y travaillait, qu’il devenait donc nécessaire – pardon : « génial » – de dire qu’elle y bossait, que croyez-vous qu’il s’est passé ? Que quelqu’un lui a botté les fesses ? Qu’un employeur avisé lui a montré la porte et indiqué l’itinéraire vers l’agence Pole-Emploi la plus proche ? Que ses auditeurs ou téléspectateurs ont résolu de changer de station lors de son exhibition suivante, afin de ne plus se laisser souiller les conduits auditifs ?
Que nenni ! (À propos, ce mot se prononce nani, et pas comme il s’écrit. Vous le saviez ?) Au contraire, tout le monde, de proche en proche, s’est mis à suivre la mode vite lancée. Eh oui, nous sommes environnés de suiveurs – pardon : de followers.
Au siècle de Rabelais, et même un peu après, on parlait de « moutons de Panurge ». Mais plus personne ne sait ce que c’était. Ce crétin de Rabelais n’avait qu’à se mettre à twitter, comme tout le monde.