Bud Abbott et Lou Costello à l’UMP
Jean-François Copé, secrétaire général du parti de Sa Majesté (bien que les deux hommes se détestent), doit manquer de mémoire, et on lui conseillerait volontiers de sucer des allumettes. Pour le phosphore.
En effet, parlant de la conduite à tenir lors du second tour des élections cantonales, il a pris une position originale : au lieu de préconiser ce qu’on appelle « le vote républicain », et qui consiste, quand l’extrême droite menace de gagner, à voter pour la gauche si on est de droite, ou vice-versa, il a déclaré ceci très exactement : « Là où nos candidats ne seront pas présents au second tour, nous laisserons les électeurs libres de leur choix ».
D’abord, sur le plan strict de la logique, dire qu’on va laisser « les électeurs libres », c’est original. On pensait qu’ils l’étaient déjà, libres. Copé rêve d’autre chose ? Mais surtout, cette position signifie « Je préfère crever la gueule ouverte ou voir élu un facho plutôt que de voter pour le PS » (je traduis dans mon rude langage d’ancien cancre qui n’a pas fait d’études).
Copé oublie sans doute qu’en 2002, la gauche n’a pas traîné les pieds pour voter en faveur de Chirac, parce qu’elle ne voulait pas de Le Pen. La décence, Copé, tu connais ? Heureusement, Fillon et Valérie Pécresse ont un peu sauvé l’honneur. Pas Sarkozy, qui s’est aligné sur son domestique. Pour ces deux-là, il est malheureux que le cirque Hipparque n’ait pas besoin de deux clowns.