Claude Guéant méconnu !
Pauvre Claude Guéant ! Pour une fois qu’il sort une circulaire n’ayant pas pour seul but de piquer des électeurs au Front National, tout le monde lui tombe dessus, y compris dans son propre parti, et il doit « refaire sa copie », comme on dit dans les journaux mieux écrits que le présent bloc-notes…
Interdire aux jeunes étrangers, venus faire leurs études en France, de rester dans notre pays une fois leur diplôme acquis, les obliger à retourner chez eux, c’était en effet un texte dicté par deux intentions d’inspirations opposées : d’une part, empêcher les xénophobes de clamer que la France était « envahie » par ces sales étrangers qui viennent manger le pain des Français (et surtout, leur voler leur travail) ; d’autre part, satisfaire les gouvernements de ces pays qui se plaignent à juste titre de ne pas profiter du savoir acquis chez nous par leurs nationaux.
Imaginez en effet un pays africain où règne une pénurie de médecins, de pharmaciens, etc. Ce n’est pas une lubie, j’ai passé un an dans une préfecture ivoirienne, Biankouma, dont le département ne comptait aucun hôpital, aucun médecin et aucun pharmacien : à la moindre amibiase, il fallait se rendre à l’hôpital de Man, chef-lieu du département voisin, à 45 kilomètres ! Ce pays, lorsqu’il envoie en France un jeune doué pour les études, espère qu’il reviendra, une fois diplômé, exercer son art au pays natal, et c’est bien normal. Comnent réagir quand on voit qu’au contraire, l’étudiant dûment diplômé préfère rester en France, s’installer en ville et gagner de l’argent, plutôt que d’aller se dévouer, en pleine cambrousse, auprès des ploucs dont il est issu, même pas porteurs de Rolex, et qui le paieront avec des poulets ou des bananes ?
Je vous parie une Cadillac en or massif que la renonciation – relative – de Guéant ne va pas plaire en Afrique. Mais chez nous, on gueule d’abord, on réfléchit ensuite. Ou pas du tout…