Cloué au pilori !
Hier, je me suis fait tancer, admonester, fustiger, clouer au pilori et vouer aux gémonies par un visiteur, dans un commentaire que, magnanime comme vous me connaissez, je n’ai pas validé, pour épargner à ce monsieur très courroucé les sarcasmes qui n’auraient pas manqué de pleuvoir, drus comme la mousson, en hommage à son orthographe et à son style d’un inégalable pittoresque.
Il est vrai que mon crime était odieux, car, selon mon visiteur, je participerais à un « sapage » (le style, vous dis-je) du moral de la nation. J’ai en effet eu l’outrecuidance de reprendre, pour le commenter un peu, le titre de l’hebdomadaire « Le Point » qui se demandait, en couverture, si vraiment Sarkozy était nul. Or il est vrai que j’ai peu plaidé en faveur de l’hypothèse inverse. Il semble même que je mette un certain acharnement, presque chaque jour que Dieu fait (et Il sait s’Il en fait !), à fournir à ce moulin toute l’eau nécessaire. Honte à moi, j’ai failli à l’honneur, comme dirait Jean-Luc Hees.
Et puis, je ne rate jamais non plus une occasion de dire tout le bien que je pense de François Mitterrand, homme de droite qui a eu la loyauté de mettre la main sur un parti de gauche, à seule fin de se faire élire à la présidence de la République. Pour dire le vrai, ce n’est pas tant cette magouille que je lui reproche ; mais on peut difficilement avaler, en revanche, qu’il ait pu porter plainte pour tentative d’assassinat contre un homme qu’il savait innocent, un certain Pesquet, puisque c’était son propre complice dans la mise en scène d’un attentat bidon ; et cela, en un temps où la peine de mort existait encore et où ledit complice risquait donc sa tête. Conscient de la chose, le Sénat avait retiré son immunité parlementaire au sénateur Mitterrand, ce qui n’arrive quasiment jamais (on ne l’a pas retirée à Charles Pasqua !).
Bref, avance mon correspondant, je devrais respecter davantage les gens en place, et surtout élus. Dans lesquels il inclut... Domenech ! Vous le saviez, vous, que Domenech avait été élu ? C'est d’autant plus désopilant que jamais je n’ai parlé ici de Domenech ! Je n’ai mentionné son nom qu’une seule fois, le 24 novembre 2009, à propos d’une citation d’Éric Cantona disant de lui qu’il était « le pire entraîneur depuis Louis XVI ». Et je m’y moquais surtout, gentiment, de Cantona.
Mais enfin, le respect, vous savez... Enfant, déjà, je m’obstinais à rétorquer, chaque fois qu’un adulte réclamait de moi le respect, que cela devait se gagner. Je pense toujours qu’on est respecté, non pas pour ce que l’on est, mais pour ce que l’on fait. On n’est pas respectable parce qu’on est parent, ou parce qu’une quelconque autorité vous a nommé à tel poste.