« College boy »
Polémique de ce début de semaine : Françoise Laborde, ancienne journaliste et membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, estime que le clip du réalisateur québécois Xavier Dolan pour illustrer la chanson College boy du groupe Indochine est trop violent, devrait être interdit aux moins de seize ans, et ne passer à la télévision qu’après 22 heures.
Vous en penserez ce que vous voudrez, mais après – tout de même – l’avoir regardé ! Faute d’avoir pu le mettre en ligne dans mon grenier parce que cela n’a pas marché, je vous donne l’adresse sur YouYube. Cela dure six minutes. Inconvénient : si YouTube, c’est-à-dire Google, retire la vidéo, cette adresse ne vaudra plus rien ! Mais le risque est faible.
Personnellement, je trouve que Dolan est un mauvais réalisateur. Certes, il sait fabriquer des images, mais leur sens est toujours caricatural. J’ai jugé moyen son premier film, J’ai tué ma mère, où il pillait un peu Les quatre cents coups de François Truffaut, et détesté son deuxième film, réalisé selon la mode du moment, c’est-à-dire avec les pieds. Je ne suis donc pas allé voir le troisième, d’ailleurs démesurément long. De plus, ce type, véritable Narcisse, joue perpétuellement les martyrs de la cause homosexuelle, ce qui lui vaut pas mal de spectateurs ayant besoin de se sentir soutenus, et, dans le cas présent, il a illustré bêtement et lourdement une chanson déjà médiocre sur le plan musical (écoutez la mélodie et l’accompagnement à la batterie !). Le montage est efficace, mais, fabriqué avec de gros sabots, il ne vise qu’à l’effet. Et surtout, dès l’instant qu’on s’écarte du réalisme pour tomber dans la caricature grotesque (cela commence de manière vraisemblable, mais ensuite, le garçon est crucifié, criblé de balles, puis achevé à coups de tasers par les policiers), cette histoire n’a plus valeur d’exemple, et donc la critique de la vérité perd toute sa force.
(NB : Dolan a décidé d’écrire à Françoise Laborde et à Jean-Marc Ayrault. Pauvre Ayrault, une fois de plus, on tente de l’obliger à décider quelque chose dans un domaine qui ne l’intéresse pas du tout !)