« Deux sœurs pour un roi »
Arte a passé hier soir Deux sœurs pour un roi (en anglais, The other Boleyn girl), qui détaille, de façon très romancée, le processus ayant conduit l’Angleterre, ou plutôt son roi, à rejeter le catholicisme pour créer sa propre église – toujours ferme au poste aujourd’hui, avec à sa tête la reine Elisabeth II.
Ce roi, c’était Henry VIII, et il avait été marié à l’âge de douze ans avec Catherine d’Aragon, fille du roi d’Espagne et... veuve de son frère Arthur. Elle eut successivement une fille morte à la naissance, puis un garçon mort au bout de sept semaines, puis enfin une fille, Mary, qui vécut, elle, puis encore une fille mort-née. Mais le roi voulait un garçon qui puisse lui succéder.
Or Henry était tombé amoureux d’une dame de compagnie de la reine, Anne Boleyn, qui refusait de lui céder s’il ne l’épousait pas. Comment épouser une femme quand on est déjà marié ? Il aurait fallu que le pape annule le précédent mariage avec Catherine, mais le pape refusait, puisque l’union avait été consommée, de toute évidence. Henry VIII alors fit prononcer son divorce d’avec Catherine par un tribunal spécial, ce qui entraîna la rupture avec l’Église catholique, et il épousa Anne Boleyn, qui devenait enfin reine. Hélas, elle mit au monde une fille ! (Quand ça veut pas, ça veut pas) Et même quand Catherine mourut et qu’Anne mit au monde un fils le jour de ses obsèques, cela tourna mal, puisque le garçon mourut aussi. Elle fit d’autres fausses couches, et le roi – qui avait jeté son dévolu sur une autre maîtresse, Jane Seymour – se débarrassa d’elle en la faisant accuser d’inceste avec son frère George. Tous deux y laissèrent donc la vie.
Paradoxe : Henry VIII eut bien un successeur, mais ce fut... une fille, Elisabeth, la fille d’Anne Boleyn. Et elle battit tous les records de longévité, pour l’époque. Bien la peine de s’être tant décarcassé !
(Le film, luxueux et joué par une foule de vedettes, a énormément simplifié cette histoire)