Didier Porte torture Philippe Val

Publié le par Yves-André Samère

Je n’ai pas cette déplorable habitude de me moquer des gens en place (enfin si, un peu quand même !). Néanmoins, quand l’un d’eux m’en donne l’occasion – les cons disent « l’opportunité » –, je ne la laisse pas passer. Il m’arrive, en outre, d’oublier de les remercier, ce qui est encore plus déplorable. C’est pourquoi je veux me racheter en remerciant aujourd’hui Philippe Val, qui me fournit la matière de cette petite note.

Nul n’a oublié que Philippe Val, que la chère Carla propulsa il y a peu au fauteuil directorial de France Inter (normal, il lui écrit des chansons, cela valait bien un poste officiel à la tête de la radio nationale), que Val, donc, avec l’appui de Jean-Luc Hees, président également propulsé à la tête de Radio France par Sarkozy, a viré Didier Porte de France Inter pour un crime horrible : avoir prononcé à l’antenne le verbe enculer (prétexte officiel). Philippe Val ne dit jamais enculer, il préfère faire représenter l’acte lui-même par son ami le dessinateur Cabu, sur une affiche placardée dans les rues de Paris, en guise de publicité pour un spectacle donné naguère au théâtre Dejazet avec son partenaire (d’alors) Patrick Font). En fait Val déteste Porte, qui a eu l’audace d’aller écrire deux fois par mois dans « Siné-Hebdo », le journal concurrent du « Charlie-Hebdo » qu’il dirigeait, et qu’avait créé le dessinateur Siné, lui-même viré de ce journal par Val (ça va, vous suivez ?).

Or – et la présente notule est déjà périmée, tant pis – il se trouve qu’hier soir, Didier Porte jouait son spectacle, le premier des cinquante-six déjà prévus pour la nouvelle saison – sans compter le Festival d’Avignon de juillet 2010 ! Cela se passait dans la Drôme, à Dieulefit, au cinéma Labor, une localité dont le diable a voulu que Philippe Val y possède une maison de vacances, où il se trouve justement ces jours-ci !

Que croyez-vous que Val fit à Dieulefit ? Il a invité à déjeuner le maire local, madame Christine Priotto, pour lui reprocher d’avoir, sacrilège, fait venir Porte dans sa commune.

On ignore ce que madame le maire a répondu. D’ailleurs, elle est « injoignable », comme le sont souvent les notables qu’on cherche à interroger pour avoir des précisions sur un fait d’actualité qui les concerne. Mais on se doute bien que les habitants du village ont dû se marrer doucement.

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