Duplicité, Grossièreté, Publicité

Publié le par Yves-André Samère

Je pense qu’on pourrait « dépoussiérer » (comme disent les pubeux pour faire mousser un film basé sur un livre un peu ancien), la devise de la République. Parce qu’enfin, Liberté, Égalité, Fraternité, ça ne veut plus dire grand-chose à qui que ce soit.

Voyez plutôt le télescopage du jour entre Sephora et Marionnaud. Il y a quelques semaines, on nous apprenait que, non, non et mille fois non, le magasin Sephora sur les Champs-Élysées n’aurait jamais l’autorisation de rester ouvert jusqu’à minuit durant le week-end, parce qu’un syndicat, qui du reste n’avait AUCUN adhérent dans la maison, estimait que cette autorisation mettrait en péril la classe ouvrière tout entière. Les génies qui nous gouvernent, et qui appartiennent pour l’essentiel à un parti politique dont aucun membre n’a vu un ouvrier depuis que Pierre Mauroy est mort, ont approuvé bruyamment, sans tenir compte du fait que 1. les employés du magasin, 2. les patrons du magasin, 3. les clients du magasin, tous ces malfrats mal pensants et acharnés à détruire ladite classe ouvrière étaient partisans de l’ouverture. Donc Sephora, ses patrons, ses employés et ses clients ont mis leur revendication liberticide dans leur poche avec leur mouchoir par-dessus.

Or, ce matin, on nous révèle que le magasin Marionnaud a décroché l’autorisation refusée à Sephora. Détails : Marionnaud fait le même métier que Sephora, il vend des parfums ; en outre il est situé au même endroit, les Champs-Élysées.

On voit tout de suite combien ces deux mesures juxtaposées illustrent bien notre régime actuel, fondé sur l’équité et la logique.

Je vous épargne la vanne que vous attendiez sur l’égalité et sur ceux qui sont plus égaux que d’autre, car j’ai ma fierté.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :