Éloge inattendu de Christopher Nolan
Je n’aime guère les films de Christopher Nolan, à l’exception des deux premiers qu’il a fait sur Batman (le troisième était raté), j’ai détesté son Inception, et je ne me hâte pas d’aller voir son Interstellar, qui, du reste, s’est fait descendre samedi sur France Inter, à ma grande surprise puisque, sur cette radio, on passe vigoureusement la brosse à reluire sur la plupart des films nouveaux. Ce qui compense les éloges vus dans les journaux, du « Canard enchaîné » à « Valeurs actuelles ».
Mais, honnête jusqu’au bout des ongles – que je porte courts car les ongles longs empêchent de jouer du piano –, j’essaie de temps en temps de dire du bien de personnes que je n’apprécie pas. Voici donc un éloge modéré sur Nolan.
Ce réalisateur britannique, qui écrit tous ses films (sauf Insomnia, qui est un simple remake), refuse obstinément de les faire en 3D, et utilise assez peu les trucages numériques reposant sur des prises de vue devant un écran vert – procédé qui permet de rajouter a posteriori n’importe quel décor en arrière-plan des acteurs. Comme je déteste les films en 3D et que j’en ai par-dessus la tête des trucages numériques qui s’abattent sur nos écrans et dépoétisent les films (ce ringard de Ridley Scott vient de terminer une resucée du film de Cecil B. DeMille Les dix commandements, et je pressens la catastrophe), tout réalisateur de film qui se déclare hostile à ces procédés de camelot est assuré de ma sympathie.
Je précise que je ne suis pas un passéiste, et que j’ai beaucoup aimé la version des aventures de Tintin réalisée par Steven Spielberg pour le filmage et par Peter Jackson pour la fabrication des images de synthèse. Mais je ne l’ai pas vue en 3D.