Énergie : promesses asiatiques
Notre taxe carbone, adoptée ou rejetée, fera sur le climat l’effet d’un cataplasme sur la jambe de bois (la gauche, d’après les illustrations connues) de Long John Silver. En effet, l’Inde et la Chine, en dépit des engagements pris à Copenhague en décembre dernier, ont bien l’intention de faire comme auparavant : se développer en brûlant des carburants fossiles, donc en polluant à tire-larigot. Pour 2010, en effet, ces deux pays ont prévu une augmentation de leur PIB de 8,5 % et 8,7 % respectivement.
Où trouver le carburant ? En Afrique, notamment. La Chine s’y fournit déjà, et le ministre de l’Énergie indien a réclamé la constitution d’un fonds souverain destiné à financer ce type d’acquisition à l’étranger.
Actuellement, en Chine, 70 % de l’énergie produite vient du charbon, et seulement 20 %, du pétrole. Le charbon, abondant sur le territoire chinois, est bon marché, donc les Chinois ne vont pas se gêner pour polluer. En Inde, c’est encore le charbon qui tient la vedette, avec 53 %, suivi par le pétrole, à 31 %. Si l’on regarde les conséquences sur l’atmosphère, on constate que la Chine émet 20 % du gaz carbonique produit dans le monde (l’Inde, seulement 5 %). Si bien que les deux pays ont refusé de s’engager dans la voie que nous nous évertuons à suivre, ce qui a provoqué l’échec de la fameuse conférence. On ne pouvait pas s’y attendre, et, par conséquent, éviter le ridicule de la tenir ? Leurs seuls engagements sont les suivants : de la part de la Chine, réduire ses émissions de gaz carbonique de 40 à 45 % par point de PIB et par rapport à 2005 – ce qui ne signifie pas une réduction en volume de gaz, mais seulement une croissance un peu moindre. L’Inde a pris un engagement voisin : 20 à 25 %.
Et puis, les Chinois ont promis de développer les éoliennes. Sachant que c’est eux qui les fabriquent et fournissent l’Europe, la promesse est tout à fait désintéressée !