Enfin une radio utile !

Publié le par Yves-André Samère

Vous cherchiez un bel exemple de gaspillage ? En voici un : Radio France ne se vante pas, et elle a tort, de posséder une sorte de chaîne supplémentaire qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre et que personne n’écoute, sauf en cas de grève. Vous ne comprenez rien à ce que je raconte ? Pas étonnant. Voici l’explication, que je tiens du site Rue89.

Lorsque Radio France est en grève, vous avez constaté que les programmes sont remplacés à l’antenne par une suite de disques, qui peut se poursuivre toute la journée. Par conséquent, pensez-vous, ces disques sont forcément passés par un technicien qui n’est pas en grève ! Vous faites erreur. En fait, selon Bernard Chérèze, depuis onze ans directeur artistique et chargé de la programmation musicale du Palais-Gruyère, ces disques sont diffusés en permanence, chaque jour, qu’il y ait grève ou pas. Simplement, cette station « de secours » très spéciale n’est pas branchée sur le réseau de diffusion, et aucun auditeur ne l’entend. Sauf s’il y a rupture du « faisceau », auquel cas le basculement se fait automatiquement. Autrement dit, il n’y a personne pour intervenir. On a pu le constater à l’occasion, le 15 avril 2010, jour où Le Fou du Roi de France Inter se déplaçait en Grèce : pendant quarante-huit secondes, il y eut une coupure de la liaison par satellite, et la musique de remplacement démarra instantanément.

Le but de tout cela, c’est qu’un silence à l’antenne est prohibé dans tous les cas, puisqu’il inciterait les auditeurs à changer de station (remarquez que cette soupe tiède les incite AUSSI à changer de station, mais tout le monde s’en fiche). De sorte que cette chaîne un peu postiche emploie cinq programmateurs, qui peuvent faire grève comme tout le monde, attendu que tout ce qu’ils programment est enregistré à l’avance. Règles : 60 % de nouveautés, 50 % de musique francophone, et un « tube » par heure. Pas de classique, c’est réservé au jour où meurt un président de la République !

Cinq salaires, plus les droits d’auteur pour chaque œuvre (environ 480 morceaux par jour) programmée mais pas diffusée, nous avons ainsi la satisfaction de savoir que l’argent public est utilisé intelligemment.

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