Être sur Facebook ? Quelle idée !
Il est ahurissant que des millions de gens, non seulement ouvrent une page sur Facebook, mais surtout, qu’ils y placent des renseignements confidentiels. Ce genre d’imprudence peut se retourner contre vous, on le constate tous les jours.
Ainsi, certains exhibitionnistes y placent leur photo, en un ou plusieurs exemplaires, et je vois mal pourquoi. Il n’existe de moi aucune photo sur Internet (à vrai dire, naguère, un camarade avait mis une photo de groupe où je me trouvais, mais je lui ai demandé de la supprimer, et il l’a fait), et, parmi mes centaines de lecteurs, seuls trois m’ont rencontré personnellement. On en restera là, d’ailleurs, et je ne compte pas augmenter ce nombre : vous ne pouvez pas imaginer la liberté que cela vous donne !
Je dois bien posséder une demi-douzaine d’appareils photo, surtout des Nikon, mais jamais il ne me viendrait à l’idée de me faire mon autoportrait. Qui cela pourrait-il intéresser ? Quant aux caméras, je les fuis – pourtant, dans mon quartier, on filme beaucoup pour la télé –, et on m’a très peu vu à la télévision. Lorsque j’allais chaque semaine à l’enregistrement du Vrai Journal de Karl Zéro, je me couchais sur le sol, me vautrant sur des coussins (on pouvait faire ça, au début), au-dessous du champ des caméras, et je ne me trouvais donc presque jamais dans le cadre. Lorsque Karl et Michel Malausséna ont vendu la société de production à Endémol et que tout a été caporalisé, cette aimable pratique a été supprimée, et j’ai cessé d’assister à l’émission.
Une fois, une seule, j’ai été filmé longuement par une équipe de télé. Passant rue de Lappe, je l’avais vue interroger les passants pour un quizz sur la série Friends, j’ai tendu l’oreille, et constaté que les jeunes qu’on questionnait « séchaient » lamentablement – honte à eux. Je connaissais les réponses, j’ai donc lancé celle qu’il fallait, et le questionnaire a continué avec moi en vedette, si je puis dire. À la fin, on m’a demandé de signer la traditionnelle décharge par laquelle j’autorisais qu’on diffuse ma bobine à la télé, ce que j’ai fait. Eh bien, le croiriez-vous ? je n’ai même pas demandé sur quelle chaîne passerait l’émission. De toute façon, je ne l’aurais pas regardée, je me connais déjà !