Exit Henri Konan Bédié
Personnellement, je me réjouis que le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a fait mordre la poussière à ce personnage ridicule qu’est Henri Konan Bédié, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne (il avait été NOMMÉ à ce poste – et pas « élu » – par son prédécesseur, parce que la Constitution précisait qu’en cas de mort du président, c’était ce personnage officiel qui devait assurer l’intérim, or Houphouët-Boigny avait décidé que ce serait lui et pas un autre), puis éphémère président de la République, renversé ensuite par un général putschiste.
Restent donc en piste le président actuel, l’abominable dictateur « socialiste » Laurent Gbagbo (bigame, soit dit en passant, mais on s’en fiche, car tout le monde est bigame dans ce pays, sous réserve d’avoir de l’argent), qui a maintenu sa dictature en empêchant toute élection depuis dix ans... et en multipliant les assassinats, et, en face de lui, un homme très capable et qui ne traîne aucune casserole, Allassane Ouattara, qu’on a sali à plaisir en rappelant en toute occasion qu’il était musulman et soupçonné d’être né à l’étranger – bien qu’un juge ait confirmé le contraire.
Naturellement, Gbagbo va gagner, en trichant comme d’habitude. Il a d’ailleurs, par un de ces miracles dont la vie politique française est riche, réussi à récupérer le soutien des socialistes français, qui avaient déjà subventionné sa toute première campagne électorale, en 1990 – en vain puisqu’il avait été invalidé !
Au fait, c’est l’occasion de mentionner que les journalistes français sont toujours aussi brillants, et toujours aussi actifs lorsqu’il s’agit de se renseigner sur ce dont ils parlent, notamment à la radio. Je les entends prononcer « konanne » le prénom africain de Bédié. Or on doit dire « Konan » comme s’il rimait avec « déconnant », ce qui convient très bien à l’homme qui s’est fait prendre la main dans le sac en achetant pour cinquante mille francs français son diplôme de docteur en économie ! Mais c’est ainsi, la langue officielle des Ivoiriens est le français, et tout se prononce à la manière française dans le pays. Ainsi, la ville de Man, dans l’ouest où j’ai passé une année, a un nom qui rime avec « maman », contrairement à celui de l’île de Man, qui se dit à la manière anglaise, « manne ».