« Frais » de rentrée scolaire
Nouvelle sans intérêt du jour (c’est la saison) : les familles vont toucher aujourd’hui trois cents euros alloués par le gouvernement, pour faire face aux dépenses « incontournables » (sic) de la rentrée scolaire. Exemple de dépense incontournable : le cartable et les vêtements.
Là, je suis scié à la base. Si tous les parents du monde voulaient bien se donner la main, ils pourraient, ensemble (on dirait un slogan électoral), faire face et obstacle à leurs marmots qui les tyrannisent en réclamant que, chaque année, on renouvelle complètement leur trousseau, comme pour une mariée à la veille de se faire passer la bague au doigt.
D’abord, j’ignorais que, pour aller à l’école, il fallait des vêtements spéciaux. Bêtement, j’imaginais que les vêtements qu’on porte tous les jours, chez soi ou dans la rue, convenaient parfaitement. Les écoles exigent donc une tenue particulière ? De spéléologue ? De scaphandrier ? De commando parachutiste ? Passons. Si votre gosse réclame des vêtements de marque, comme on l’a très bien compris, répondez-lui qu’il s’en offrira quand il sera capable de gagner sa vie, et qu’en attendant, c’est vous qui raquez, donc qui décidez.
Ensuite, le cartable, et les accessoires qui vont avec. Ça s’use, un cartable ? Première nouvelle. Je suis persuadé que, si on ne s’en sert pas pour remplacer un ballon de rugby, un cartable peut faire facilement une scolarité entière. Même remarque pour ce qu’il contient, la trousse ou le plumier, et les petits objets usuels : la règle ou le double décimètre, le rapporteur, le compas, le taille-crayon, éventuellement les ciseaux (un objet très peu utilisé), la gomme (j’ai depuis plus de dix ans la même gomme à côté du clavier de mon ordinateur, je m’en sers à peu près deux fois par an, et ne la vois nullement maigrir ; les gommes servent très peu, en réalité).
Reste les livres, mais ils sont prêtés gratuitement par les écoles, et les cahiers, mais il n’en faut guère plus qu’un ou deux pour certaines matières. Les classeurs ne servent strictement à rien, ce sont des caprices de professeur, à vous de sermonner ces pousse-à-la-dépense, puisque vos impôts les subventionnent.
La morale de cette histoire, c’est que si vous avez peur de vos enfants, il ne fallait pas les mettre au monde. Mordez-vous les doigts, mais ne cédez pas.