Froome-Froome !
Oui, mon titre est un hommage à la vitesse. C’est qu’hier, j’ai fait quelque chose d’extraordinaire : j’ai regardé à la télé, et de bout en bout, la dernière étape du Tour de France. Depuis, mes amis me tournent le dos, et, dans la rue, les enfants me jettent des pierres.
Il faut dire que le spectacle, qui comptait énormément de prises de vues aériennes, valait qu’on y consacre quatre heures et demie, sans y manquer une seule seconde. Le départ de cette ultime étape n’en était pas vraiment un, puisque c’était une simple balade des coureurs dans les jardins du Château de Versailles (je connais, mais je ne les avais jamais vu de si haut et aussi complètement), avant la course proprement dite, jusqu’à Paris. Voir de là-haut Port-Royal des Champs, où a-t-on jamais eu cette occasion ?
Cela dit, les organisateurs ont fait figure de sadiques, puisque, sous le prétexte de fournir aux Parisiens un beau spectacle gratuit, on a imposé aux malheureux coureurs de monter et redescendre dix fois de suite les Tuileries plus les Champs-Élysées, qui sont en pente, comme chacun sait. Cela valait bien le Galibier, quoique en plus moche (ben oui, la prétendue « plus belle avenue du monde » est une horreur : rien que des banques et des marchands de bagnoles, et... pas une seule librairie !).
Un mot sur le grand vainqueur, Christopher Froome. Je l’ai trouvé très sympathique, simple, et surtout poli. Après avoir été glorifié sur tous les tons, il a fait une chose extraordinaire : sur le podium, il s’est retourné pour saluer les spectateurs qui se trouvaient derrière lui, et qu’aucune caméra n’avait pensé à montrer ! Vous croyez que Jacques Anquetil aurait fait de même ? Robic, à la rigueur...
S’il se dope ? Bien sûr, qu’il se dope ! Je l’ai pris en flagrant délit : durant plusieurs minutes, je l’ai vu pédaler tout en tenant à la main une flûte de champagne, dans laquelle il reprenait périodiquement de l’énergie. Donc le doute n’est plus permis. Mais avouez que se doper au champagne, c’est AUSSI un hommage à la France !