Haro sur Amazon !

Publié le par Yves-André Samère

Depuis quelques mois, les articles venimeux contre Amazon se multiplient, et nos chers députés, qui ne voient pas que cette campagne est téléguidée par la concurrence, ont décidé de sacquer ce grand spécialiste de la vente sur Internet, pour l’horrible crime que voici : Amazon vous vend des livres en appliquant la remise de 5 % (légale, et qu’il est interdit de dépasser depuis la loi Lang de 1981), mais aussi ne vous faisant pas payer les frais d’envoi. On considère, ce qui est un peu tordu, que ce cadeau des frais d’expédition est une sorte de remise supplémentaire, donc illégale. Par conséquent, la nouvelle règle va obliger Amazon à faire payer les frais d’expédition, si bien que ses livres deviendront plus chers qu’en librairie, et que les ventes vont ainsi, en théorie, s’effondrer.

À ce raisonnement, je trouve deux failles.

D’abord, je ferai humblement remarquer que la plupart des libraires n’appliquent pas la remise de 5 %, et seuls les grands magasins en ont les moyens. Faites donc un tour chez Gibert, qui a une demi-douzaine de grosses librairies ! En effet, sur Amazon, on trouve les livres d’occasion, que revendent ses propres clients. Allez demander la même chose à votre petit libraire de quartier, ou même à un « grand » comme la FNAC, les Galeries Lafayette ou le BHV !

Je le sais bien, ce service unique que rend Amazon, j’y ai eu recours, et trouvé un livre ancien (un cadeau, qu’on m’avait volé), qui n’est plus disponible, pas même chez les bouquinistes, depuis... 1987 – puisqu’il était sorti en décembre 1986 et que son éditeur, qui n’a rien publié d’autre, avait immédiatement fait faillite. Amazon le signalait comme existant chez un de ses clients, je l’ai commandé, et l’ai reçu trois jours plus tard !

Merci à nos députés, les gens qui lisent se souviendront de ce sale coup aux prochaines élections législatives.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Réfléchir ? Meuh non. Simplement, ne pas vivre comme des milliers de gens en province (non non, je ne dirai pas "en région", cela m'exaspère).<br /> Je ne suis pas dans le besoin, j'ai l'électricité, je suis "normale" (... !). Mais si ces gens se penchaient sur moi, ils auraient peur de tomber, je pense. Je ne suis que des milliers.
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Y
Ben oui, j’ai passé quelque temps dans une petite ville qui ne possédait qu’une seule librairie, et pas bien grande, alors que c’était un chef-lieu de département. Et sait-on que, dans toute la<br /> Guinée, il n’existe AUCUNE librairie ? Bien sûr, le vote des parlementaires français ne concerne pas les Guinéens, mais c’est simplement un indice de cette évidence, qu’il ne faut pas fabriquer des<br /> lois à tour de bras, sans réfléchir.<br /> <br /> De toute façon, on pense généralement que les clients ne vont pas se détourner d’un site de vente aussi pratique, rapide et compétent.
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D
En effet, j'ai eu recours à ce service d'Amazon pour les livres épuisés. Pour aussi envoyer à famille et amis des livres que j'avais aimés. Pour aussi, tout simplement, pouvoir lire, sans avoir à<br /> faire 30km pour trouver une librairie, me garer, payer le parking. Pour acheter en Poche tout Balzac sans me ruiner.<br /> Ils me font rire, tous ces gens : La Redoute ou les 3 Suisses ont tué aussi le commerce des vêtements, Sarenza ruine les marchands de chaussures, etc... avec pour les salariés (un des chevaux de<br /> bataille des détracteurs d'Amazon) les mêmes conditions de travail que celles de cet esclavagiste d'américain-cannibale.
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