Isabelle Giordano et la pub clandestine
Les archives de Radio-France – alors ORTF – ont gardé la mémoire de cette mise à pied pour six mois dont écopa José Artur pour avoir cité à l’antenne une marque de vodka. Le président du moment, Arthur Conte, bien qu’il ait lancé le slogan « Déchaîner les forces de la joie », ne badinait pas. Certes, vous me direz que, José en congé forcé, il avait dû être remplacé par Claude Villers, qui débutait ainsi à l’antenne parisienne (auparavant, il était correspondant aux États-Unis), et personne ne s’en est plaint, puisqu’il s’est révélé le meilleur créateur d’émissions que la radio ait jamais connu !
Les choses ont bien changé : même si les règles sont restées identiques, leur application ne se fait plus, et le laxisme règne. Ainsi, quasiment chaque jour, Isabelle Giordano fait impunément la pub d’Apple, et nul ne s’en émeut ni ne s’en étonne. Mais peut-être que personne ne l’écoute, ce qui ne serait pas étonnant. Il ne se passe donc pas un jour sans que cette pauvre Isabelle demande à ses invités « Qu’est-ce que vous avez, comme musique, sur votre iPod ? », comme s’il était tout naturel de posséder ce gadget aussi coûteux qu’inutile. Et puis, hier, elle a posé trois ou quatre fois à Philippe Sollers cette question, primordiale quand on s’adresse à un écrivain : « Est-ce que vous avez un iPad ? ». Malicieux et pas bête, Sollers a fait le sourd, et cette pauvre Isabelle a dû rengainer sa question et la mettre dans sa poche avec son mouchoir par-dessus.
Elle est bien jolie, cette pauvre Isabelle, et sans la virer, on pourrait la placer comme hôtesse dans le grand hall de Radio-France afin de lui faire délivrer les entrées aux spectateurs pour Le masque et la plume. Mais, par pitié, qu’elle se taise, elle n’a même pas l’excuse d’être blonde !