José Artur
C’est une hécatombe, à France Inter. Après Jacques Chancel, que personnellement je ne regrette pas car c’était l’empereur des lèche-bottes, voilà que José Artur casse sa pipe : il est mort ce matin, à l’hôpital, où il avait été admis à la suite d’un AVC. Il aurait eu 88 ans le 20 mai prochain, ce qui n’en faisait pas un gâteux pour autant. Artur, tout comme Claude Villers qui avait été son adjoint et l’avait remplacé durant six mois quand il avait été mis à pied par le PDG Arthur Conte pour avoir fait de la publicité clandestine au micro (pour une marque de vodka !), fait partie de l’histoire de France Inter, et son Pop-Club, qui a duré aussi longtemps que les Radioscopies de Chancel (il avait commencé bien avant), ont ensoleillé les nuits de ceux qui les suivaient, entre vingt-deux heures et minuit chaque soir. Il faisait cela en public, d’abord au Bar Noir de Radio France, puis... au Fouquet’s ! Hélas, je n’y ai jamais assisté. Toutes les célébrités mondiales y sont passées, sauf les divers papes, ce que José regrettait beaucoup.
Il avait débuté au théâtre, et François Périer, qui l’avait pris en amitié, l’avait recruté comme secrétaire. Mais José mourait de trac, et il laissa tomber le métier. À la place, il est paru dans quelques films célèbres, comme le fameux Z de Costa-Gavras. Eh oui...
Mais la direction précédente de France Inter, après avoir d’abord supprimé le Pop-Club, en 2005, puis lui avoir octroyé une émission sur le théâtre, l’avait mis à la retraite, il y a quelques années. « Trop vieux », paraît-il. On ouvrait ainsi la porte au président actuel de Radio-France, Mathieu Gallet, qui a usé du même prétexte pour virer Daniel Mermet (il est vrai, vous l’ignorez peut-être car on ne l’a pas crié sur les toits, que Mermet voulait partir). Inutile de dire que le cher José n’était pas volontaire pour entrer dans ses pantoufles. Stéphane Bern, frondeur comme on le connaît (si-si ! Je ne plaisante pas), l’avait alors recruté pour qu’il fasse une chronique hebdomadaire au Fou du Roi, mais cela n’avait duré qu’un an – ou deux, je ne sais plus. Stéphane avait aussi enregistré une série d’interviews de José, C’est pas croyable, qui duraient chacune environ trois minutes, et qui racontaient sa carrière passée avec beaucoup d’esprit, car José en avait à revendre (ses livres et ses citations le prouvent). Il se trouve que je possède la totalité de ces enregistrements ! Je vais donc m’atteler à les mettre en ligne, sans doute dans La cave d’Owen de Saints, que j’ai créée pour ce genre de choses. Patientez un peu...