L’honneur du P.S.

Publié le par Yves-André Samère

C’est très drôle : Georges Frêche, ancien maire socialiste de Montpellier, actuellement président du conseil régional du Languedoc-Roussillon, président de la communauté d’agglomération de Montpellier et conseiller municipal de cette ville, a, comme on le sait, le verbe haut. Ce n’est certes pas un imbécile, il est spécialiste du droit romain et professeur honoraire d’histoire de droit romain à l’Université Montpellier 1. Mais il ne donne pas dans le politiquement correct, et il est bouillant, comme on dit que le sont les Méridionaux. Bref, il s’est fait prendre en train d’apostropher vigoureusement quelques représentants des harkis de sa région, et on a relevé dans sa bouche le malveillant terme de « sous-hommes ». En fait, il ne les qualifiait pas ainsi à titre personnel, mais pour avoir adhéré à une association proche de l’UMP – un peu comme on aurait pu qualifier de « fachos » un groupe de quidams qui se seraient inscrits au Front National.

Personnellement, j’estime qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, mais, pour cet écart de langage, le Parti Socialiste l’a exclu de ses rangs. On pourrait donc en conclure que Georges Frêche ne pourrait plus représenter ce parti aux élections. Eh bien non ! Il sera candidat aux élections régionales de l’année prochaine, et, comme Frêche a toutes les chances d’être élu, car les électeurs du coin lui conservent leur confiance, le P.S. n’a présenté aucun candidat contre lui. Argument fourni par le porte-parole de ce parti : il est le seul à pouvoir garder la région à la gauche, on ne va pas chipoter.

C’est beau, les convictions. Je trouve ce raisonnement magnifique, il me rappelle la déclaration de Sarkozy sur TF1, après le fameux match de foot où la « main » de Thierry Henry avait valu à l’équipe de France une qualification complètement imméritée, au détriment de l’Irlande : « L’essentiel, c’est d’avoir été qualifiés », avait dit le présiblique de la Répudent. Autrement dit, tous les moyens sont bons, même tricher au vu et au su de tout le monde.

L’honneur, ce n’est pas comme les allumettes, ça peut servir plusieurs fois.

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