La Bourse... ou la vie !

Publié le par Yves-André Samère

L’un des préjugés les plus tenaces, en ce qui concerne la Bourse, c’est de voir en cette institution une sorte de casino, où des gens malhonnêtes, les fameux « spéculateurs », gagnent des fortunes « en dormant », comme Mitterrand (pas Frédéric, l’autre) feignait de le croire. C’est absurde, la Bourse est indispensable, on n’y est pas plus malhonnête qu’ailleurs, et elle n’a rien d’un casino. En fait, c’est un endroit où acheteurs et vendeurs se retrouvent (virtuellement aujourd’hui, via l’informatique, mais réellement naguère), parce qu’il faut bien un endroit de ce genre pour échanger marchandises et services. Si un gouvernement s’avisait de supprimer la Bourse de son pays, elle se reconstituerait spontanément un peu plus loin ! Quant à gagner de l’argent sans rien risquer, si c’était possible, tout le monde le ferait, car tout le monde ou presque a envie de s’enrichir...

De même en ce qui concerne les banques, qui ne sont pas des cavernes de voleurs (enfin, pas toujours...). Et la fameuse interjection de Vincent Auriol, ministre des Finances du Front populaire (« Les banques, je les ferme, les banquiers, je les enferme ! »), de même que la célèbre réplique de L’opéra des gueux, de Bertold Brecht et Kurt Weill (« Quoi de plus malhonnête que de braquer une banque ? Fonder une banque ! »), doivent être prises comme des boutades. Les banques sont le principal vecteur du crédit, sans lequel il n’y aurait aucune activité économique, aucun commerce, car, alors, il serait impossible d‘emprunter pour investir et se moderniser.

Cela ne signifie pas qu’il n’existe aucune perversion du système. Et la pire me semble être la vente à découvert, car cette pratique a vraiment eu des effets dévastateurs. Si la Bourse devait être moralisée, ce n’est pas en taxant les opérations de Bourse, ce qui aurait pour effet de ralentir les échanges économiques, mais en interdisant une fois pour toutes les ventes à découvert. J’en reparlerai – peut-être...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :