La nouvelle Constitution

Publié le par Yves-André Samère

Mes chers compatriotes, depuis que le peuple français a entrepris le siège du Palais présidentiel pour exiger que son occupant d’alors quitte les lieux et donne sa démission, ce qui se produisit de facto et cumulativement avec sa fuite à l’étranger à bord d’un hélicoptère prêté par un malfrat ayant fait toute sa fortune en pillant l’Afrique, bien des choses ont changé dans le pays. La plus importante suivit la convocation du Congrès à Versailles, par le président du Sénat qui assure l’intérim en cas de vacance du Pouvoir, quand l’Assemblée nationale et le Sénat réunis décidèrent de mettre fin à la Cinquième République, qui n’était en fait qu’une monarchie aussi déguisée que corrompue, et de faire rédiger une nouvelle Constitution, dont je donne à présent et très brièvement les deux lignes majeures.

La réforme la plus évidente est celle-ci : l’élection du président de la République au suffrage universel, mesure démagogique qui fut lancée par le premier président de cette République aujourd’hui défunte, est abolie. On en revient au principe qui devrait dominer partout et toujours : le Pouvoir appartient au peuple, qui l’exerce, non pas directement comme c’était le cas, mais par l’intermédiaire de ses élus, librement choisis. Autrement dit, ses députés. C’est donc eux et eux seuls qui choisiront désormais le chef de l’État, au sein de leur Assemblée, comme on le faisait au temps de la Quatrième République. Cela ne signifie pas que nous en revenons à la Quatrième République, puisque ce régime avait quelques défauts que la nouvelle Constitution corrige, mais elle n’avait pas QUE des défauts. On n’en a donc conservé que ce qu’elle avait de meilleur, à savoir ceci : la politique de la Nation est déterminée et conduite par le Premier ministre, que le président de la République nommera en prenant le personnage le mieux élu, celui qui se trouve à la tête du parti ayant remporté les élections législatives. Cela se pratique au Royaume-Uni, qui s’avère le meilleur modèle possible pour une république !

Autre innovation : il sera désormais interdit, à tout élu occupant un poste élevé, de briguer un deuxième mandat. Il n’y aura pas de dérogation. Cette mesure écarte ainsi cette plaie qui rongeait le personnel politique de notre pays, l’obsession de la réélection, avec ces campagnes électorales ruineuses et truffées de scandales, et nous cesserons d’avoir des ministres revenant sans cesse à la tête d’un ministère, même s’ils s’y sont révélés incapables. Débarrassé de ce souci malsain du carriérisme, tout élu ne se consacrera plus désormais qu’à la mission qui lui aura été confiée, sachant que celle-ci terminée, il retournera à son précédent métier, sur l’exemple de Cincinnatus, qui était retourné à sa charrue. Il va sans dire que le président de la République, qui ne sera plus élu à la suite d’une campagne électorale, et n’aura plus aucun pouvoir réel, n’est pas concerné. Son rôle sera représentatif, et rien de plus.

Je vous dirai demain en quoi consisteront sa tâche et son mode de vie. Vous constaterez que les changements seront considérables... et immédiats !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Mais JE SUIS normal ! C’est démontré ici tous les jours.
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T
Ah mince! c'était donc vous!<br /> j'y avais cru moi, à ce discours. J'ai même ouvert le champagne et tout...<br /> Et puis j'ai entendu le président normal.
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