« Le Fou du Roi » : Régis Mailhot
Pour un remplacement, c’en est un ! Au Fou du Roi, la case horaire de midi dix à midi quinze était vacante, après le coup de Kärcher brillamment passé sur l’antenne par Jean-Luc Hees et son porte-flingue Philippe Val, deux spadassins qui feraient honte au roi des Huns, le cher Attila tant regretté quoique un peu amateur. Bref, Didier Porte n’y est plus, mais la France des beaufs peut se réjouir, Régis Mailhot s’est installé dans son fauteuil.
À ce propos, je suggère aux auditeurs qui auraient tendance à s’ennuyer pendant sa chronique de compter le nombre de fois où ce bafouilleur bute sur un mot qu’il n’arrive pas à prononcer correctement. Ou, inversement, tenter de pointer une seule phrase dite correctement. Ce serait amusant, par exemple, de lui faire articuler le prénom de Stallone, que personne n’est capable d’énoncer sans accident de parcours (cent pour cent des locuteurs français disent « SylveRster » !). Autrefois, des bafouilleurs sont devenus célèbres, Pierre Repp, Darry Cowl... mais eux le faisaient exprès !
Aujourd’hui, pour le retour du Fou du Roi et ses débuts dans l’intérim (et dans la publicité clandestine pour la profession d’orthophoniste), Mailhot s’est contenté de rebaptiser « Barnier » le photographe préféré de notre affectionnée Liliane, sans doute pour le consoler de s’être fait éjecter du poste très recherché d’exécuteur testamentaire de la Dame de Neuilly. Mais il fera mieux dès demain, soyez-en certains.
Rappelons que Régis Mailhot est le neveu de son oncle, le chansonnier Jacques Mailhot, qui fit avec d’autres les beaux jours d’une émission de France Inter, dans les années quatre-vingt. Cela s’appelait L’oreille en coin, et on ne craignait pas d’y inviter, histoire de rire sainement entre amis, des célébrités comme Jean-Marie Le Pen. Rien à redouter, on leur cirait les chaussures sans se permettre jamais la moindre impertinence. Certains revenaient. Le chansonnier se fait rare, de nos jours, et on n’en trouve plus guère qu’au Théâtre des Deux-Ânes, où Jacques Mailhot continue d’officier, et où le neveu a fait ses classes, apprenant à insérer scrupuleusement dans ses textes une vanne hors sujet toutes les vingt secondes. Naguère, le rédacteur en chef de la matinale de France Inter l’avait engagé pour une chronique à 7 heures 53, mais s’était empressé de le remplacer au bout de quelques semaines, vu le bide récolté auprès des auditeurs. Hélas, il l’avait remplacé par Guillon...
Régis Mailhot était donc tout désigné pour remplacer ce petit tyran de Didier Porte.