Le héros vainqueur des sucettes
Elle est franchement ridicule, cette façon de présenter un fait divers, qui fait ce matin les choux gras de France Inter : en pleine classe, un garçon qui aurait mieux fait de suivre la leçon s’étouffe avec une sucette. Alors que ses camarades, horrifiés, ne bronchent pas plus que le professeur (une femme, mais c’est sans importance), l’un de ses copains ne perd pas son sang-froid et lui tape dans le dos. La sucette est expulsée, le suceur respire, et l’incident est clos.
Sauf pour les journalistes qui ont vent de l’affaire, et s’empressent de qualifier le jeune sauveteur de « héros ». Pas étonnant, cette engeance ignore le sens des mots. Rappelons à ces niais qu’un héros, c’est quelqu’un qui a risqué sa vie pour sauver autrui. Dans le même genre de raccourci, les médias qualifient de « miracle » n’importe quel évènement heureux mais inattendu.
Allons, vite, une souscription nationale pour élever une statue au héros. On cherchait un candidat pour entrer au Panthéon, je pense qu’on l’a trouvé. Hollande va sûrement le recevoir à l’Élysée pour le décorer de la Légion d’Honneur.