« Le jeu de la mort » : bilan après vision
Ce Jeu de la mort, hier soir sur France 2, m’a paru un poil biaisé et pas très cohérent. Comme il va donner lieu à une foule de commentaires un peu partout, je vais me borner à évoquer un détail.
Lors du recrutement des candidats au poste de tortionnaire (ils disaient « questionneurs », mais je rectifie), on affirmait aux deux postulants, un vrai et le faux (un comédien chargé du futur rôle de la victime) qu’ils ne seraient pas payés pour leur participation, seulement indemnisés pour leur déplacement, avec quarante euros. Mais, pendant la fausse émission de télé, il était dit et redit sans cesse que la victime gagnerait un million d’euros si le « jeu » allait jusqu’au bout. C’était même un argument pour inciter le tortionnaire à continuer d’envoyer des décharges électriques – supposées – à la victime : « Il vous remerciera plus tard ». Je crois aussi, mais ce serait à vérifier, que le tortionnaire était censé gagner cent mille euros dans le même cas de figure.
En fin de compte, et parce qu’il y avait du pognon à gagner, ce qui est toujours fortement incitatif, l’expérience était faussée. En fait, faussée, elle l’était à la base, car, reprenant une expérience scientifique des années soixante, qui avait eu lieu dans une université, elle tentait de l’adapter à la télévision, avec pour but de démonter sa perversité intrinsèque. Monter une expérience pour obtenir les résultats qu’on en attend, ce n’est pas très scientifique, me semble-t-il.
Bref, je ne suis pas du tout convaincu que la télévision est capable de faire faire n’importe quoi à n’importe qui. Deux ans de travail, tant de travail, tant de personnes mobilisées pour en arriver là, c’est assez curieux, pour le moins.