Le « pov’ con » tout cassé

Publié le par Yves-André Samère

Les journaux nous l’ont appris, l’affaire de la pancarte « Casse-toi pov’ con » a connu son épilogue le jeudi 14 mars, devant la Cour européenne des droits de l’homme, siégeant à Strasbourg. Elle a jugé que Hervé Eon, ancien conseiller général socialiste (passé au Parti de gauche), âgé de 56 ans, et qui avait exhibé une pancarte affichant ce beau slogan au passage de Sarkozy visitant Laval en 2008, avait été condamné à tort.

Il avait été arrêté aussitôt après son exhibition, et poursuivi pour  « offense au président de la République », délit prévu dans la loi sur la liberté de la presse de 1881, passible de 45 000 euros d’amende, mais qu’aucun président n’a utilisé depuis... Pompidou ! (De Gaulle, lui, en faisait un usage intensif, Mitterrand en parle longuement dans son livre Le coup d’État permanent)

En réalité, le tribunal ne l’avait condamné qu’à une peine de principe, 30 euros avec sursis, confirmée en apppel. Mais c’est aussi pour le principe que le condamné, soutenu par Mélenchon, avait porté l’affaire devant la Cour européenne. C’est qu’en effet, le jugement le condamnant était absurde. D’une part, Sarkozy ne pouvait argüer qu’on l’avait frustré de ses droits d’auteur, puisqu’il n’avait jamais revendiqué la paternité de son interjection identique, prononcée précédemment au Salon de l’agriculture ; d’autre part, il ne pouvait non plus se dire diffamé, puisque son nom n’était apparu nulle part lors de l’exhibition de la pancarte.

Les juges de Strasbourg ont retenu l’argument : ce n’était pas « une attaque personnelle gratuite », mais une simple critique « de nature politique ». En outre, c’est çui qui l’dit qui y est, si j’ose m’exprimer ainsi. Or Sarkozy avait tiré le premier !

Décidément, Sarkozy n’a pas de veine avec la Justice, ces temps-ci. Je le vois en futur Jean Valjean.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Mais tous mes titres sont jolis !
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D
Joli titre !
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