Les dividendes, c’est du vol ?!
Il doit être difficile de trouver plus imbécile que l’assimilation, à un vol, du versement de dividendes aux actionnaires d’une société cotée en bourse – assimilation qu’a faite Olivier Besancenot ce matin sur France Inter. On est toujours surpris d’entendre ce garçon, qui semble intelligent, proférer d’aussi énormes inepties, et rester à ce point ignorant de l’économie. Il paraît en être resté au slogan de Georges Marchais « Faisons payer les riches », et ne pas avoir compris qu’être actionnaire, ce n’est pas être riche. Pour Besancenot et ses potes, l’actionnaire d’une société, c’est toujours le rentier à gros cigare qui exploite le menu peuple, et jamais il n’a entendu parler des « petits porteurs », qui sont infiniment plus nombreux que les gros.
Supposons un instant qu’un gouvernement, de couleur quelconque, décide qu’on ne versera plus de dividendes aux actionnaires. Que se passera-t-il alors ? Ne percevant plus aucune part des bénéfices faits par les sociétés dont ils sont pourtant co-propriétaires (c’est cela, être actionnaire), les personnes ayant acheté des actions auront vite fait de retirer leurs billes, et les entreprises resteront sur le sable.
Car enfin, pourquoi une société entre-t-elle en bourse, opération délicate et coûteuse ? Pour faire des cadeaux à ses futurs actionnaires ? Pas du tout ! C’est parce qu’elle a besoin d’argent pour investir, s’étendre et se moderniser. Privez l’ensemble des entreprises du pays de cette source de financement, et il s’ensuivra un séisme économique qui mettra le pays à genoux. C’est pour le coup, que le chômage ferait un grand bond en avant.