Les prénoms ridicules
Autrefois, on ne pouvait pas donner à ses enfants n’importe quel prénom. En général, vous deviez vous borner à ceux qui figuraient dans le calendrier, et qui étaient par conséquent d’inspiration chrétienne.
Puis on s’est avisé que, d’une part, les non-chrétiens, de plus en plus nombreux en France, risquaient de se vexer un peu ; d’autre part, les adeptes des langues régionales râlaient depuis longtemps, puisqu’ils se sentaient exclus. C’est pourquoi le règlement a été assoupli.
Assoupli à l’extrême, puisque des zozos se sont mis à baptiser leurs malheureux enfants des prénoms les plus saugrenus. D’abord, il n’y a plus eu d’orthographe, et l’on a vu des garçons se faire prénommer Cyril ou Dominic, au mépris de l’histoire et de la tradition (mais des parents naïfs s’étaient imaginé que Cyrille ou Dominique, qui sont bel et bien des prénoms de garçons, cela faisait féminin ! Ils ont oublié Claude dans la rénovation). Puis il n’y a plus eu de règle du tout. « Le Canard enchaîné » de cette semaine rappelle cette histoire célèbre d’un couple, les Renaud, qui avait baptisé leur fille Mégane. Pauvre gosse... S’ils s’étaient appelés Benz, leur fille ne coupait pas au prénom de Mercedes.
Mais, face aux abus, selon « Le Canard », on a un peu rectifié la règle, et l’officier d’état civil peut faire appel à la justice si des parents vont trop loin dans le ridicule. Il faut donc croire que l’officier d’état civil était un peu distrait, ou que madame Duflot, qui dirige le parti écologiste, n’est pas allée trop loin en baptisant sa file Térébentine ! Encore une qui va vénérer sa mère, quand elle sera grande.