« Libé » ? Mais qu’est-ce ?
Alors que je faisais un détour devant le Pompidolium pour échapper au vacarme et à la vulgarité du boulevard de Sébastopol, un vendeur me propose « Libé ».
Libé, Libé… Quès aco ? Ah oui, « Libération » ! Ce journal dont le premier directeur a été (fugitivement et symboliquement) Jean-Paul Sartre, qui était venu en faire la promo pendant une heure entière chez Jacques Chancel (j’ai la cassette).
Sartre n’avait d’ailleurs dirigé aucun des journaux dont il était le « directeur », et auxquels il prêtait son nom pour leur éviter des ennuis, puisque jamais le Pouvoir n’aurait osé le flanquer, LUI, en taule : à l’étranger, ça aurait été d’un effet déplorable. Le vrai directeur a d’abord, et longuement, été ce monsieur à la carrure pasquaïenne, qui bientôt introduisit la pub dans les pages de son canard, se vota pour lui-même un confortable salaire (à l’origine, du patron au dernier grouillot, les statuts exigeaient que tout le monde perçût le même salaire), se mit à porter des costards trois-pièces à veston croisé et à fumer le cigare, avant d’aller à la télévision donner des leçons de politique chez Christine Ockrent, en compagnie d’un type qui travaillait à RTL.
De ma vie, jamais, jamais, JAMAIS je n’ai acheté « Libération », qui est, au demeurant, fort mal écrit, et dont les pages culturelles sont rédigées par des ayatollahs.
Aujourd’hui, le patron de cette feuille de chou est un traître joufflu qui porte le même prénom que le président de la République, et qui, un soir sur Canal Plus, poignarda Didier Porte dans le dos, en compagnie de ses acolytes Bernard Guetta et Thomas Legrand. De belles âmes. Rien que ça est dissuasif.