Louis XVI à la télévision

Publié le par Yves-André Samère

Le téléfilm diffusé hier soir sur France 2, Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi, était d’une belle tenue, et m’a semblé assez sérieux sur le plan historique. Certes, l’acteur qui incarnait le roi ne ressemblait guère à son personnage, mais il a donné à son jeu suffisamment d’indécision pour que le public y ait cru. En revanche, on faisait la part trop belle à Marie-Antoinette, présentée comme une patriote française, ce qu’elle fut loin d’être. En somme, si la condamnation à mort du roi a bien été une erreur doublée d’une infamie, on peut être moins indulgent à l’égard de sa femme, dont il a été prouvé qu’elle trahissait son pays d’adoption.

J’ai relevé, au vol, une erreur matérielle : au moment où, le ministre Turgot renvoyé par le roi, ce dernier fait appel à Necker pour le remplacer, un carton apparaît à l’écran, qui indique « Octobre 1774 ». Non, Turgot est parti en mai 1776, et Necker ne l’a remplacé qu’ensuite. Il y a donc une erreur de deux ans. Très opposé à la politique de son prédécesseur, il ne paraît pas avoir été un mauvais ministre, mais la situation du pays, à cette époque, était effroyable : le peuple y mourait de faim, littéralement. Voilà comment naissent les révolutions. Qui sait si nous n’allons pas en connaître une, sous peu ? L’arrogance des riches et des puissants est aujourd’hui la même, et voir Tapie indemnisé pour « préjudice moral » à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros quand les pauvres restent ignorés, ou le président de la République augmenter de 172 % son propre salaire (Louis XVI avait diminué le train de vie de la Cour, et puisé dans sa cassette personnelle pour subventionner un hôpital parisien, l’Hôtel-Dieu), ce n’est pas très éloigné des scandales de la monarchie.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Sans doute, mais la famine n’est qu’un élément (Le Pen dirait que c’est un détail) de la catastrophe économique engendrée par la monarchie telle que l’avait conçue Louis XIV. Par exemple, le<br /> système fiscal, où noblesse et clergé ne payaient pas d’impôts, était une aberration.
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D
Les famines étaient la conséquence de la spéculation sur le blé, entre autres.<br /> Marie-Antoinette, c'est un jugement personnel, n'était pas "patriote", elle avait, comme beaucoup d'aristocrates, le sentiment d'appartenir à une caste internationale. Le peuple français ou d'une<br /> quelconque nationalité n'existait pas pour elle.<br /> Un peu comme aujourd'hui.
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