MAM en garde à vue ?
Une loi, datée du 18 brumaire an IX de la Première République, interdisait à une femme de s’habiller en homme. Ou plutôt, pour pouvoir le faire, elle devait se présenter à la Préfecture de Police, munie d’un certificat médical stipulant qu’elle avait besoin de revêtir une telle tenue. Ainsi, Rosa Bonheur, femme peintre du XIXe siècle, devait recevoir la Légion d’Honneur des mains de l’impératrice Eugénie, et elle fut autorisée à paraître en pantalon à la cérémonie, « sans qu’elle puisse sous ce travestissement paraître aux spectacles, bals et autres lieux de réunions ouverts au public ».
Deux circulaires parurent, une en 1892, une autre en 1909, qui autorisaient les femmes à porter le pantalon si elles tenaient une bicyclette par le guidon, ou les rênes d’un cheval. Ces lois et circulaires n’ont jamais été abrogées.
Or, la loi, c’est la loi. Par conséquent, ces interdictions ont toujours court. Ce qui me permet de réclamer l’inculpation immédiate du ministre de la Justice, Michelle Alliot-Marie, laquelle s’est vantée de ne pas posséder de jupe, et ne paraît en public qu’en pantalon, notamment à l’Assemblée nationale, sans même tenir de bicyclette par le guidon ni être accompagnée d’un cheval. Vu sa fonction ministérielle, sa conduite est particulièrement grave.