Marchandage divin

Publié le par Yves-André Samère

Apparemment, le marchandage n’a pas été inventé dans les souks de Marrakech, puisque la première trace qu’on en trouve est dans l’Ancien testament, livre de la Genèse, chapitre 18, du verset 23 au verset 33.

Là, Dieu a décidé de punir les habitants de Sodome, à cause d’une pratique qui, d’ailleurs, n’est jamais décrite dans la Bible (il faut croire que les exégètes ont eu des tuyaux par la suite). Or Abraham se révèle un peu contrarié par cette décision pour le moins hâtive de faire périr TOUS les habitants de la ville : « Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ? », demande-t-il à l’inventeur de la justice et de la bonté infinies. Et il plaide : s’il se trouvait cinquante justes dans la ville ?

Si bien qu’au verset 26, Dieu convient qu’il a peut-être envoyé le bouchon un peu loin, et promet de pardonner « à toute la ville, à cause d’eux ».

Mais Abraham s’aperçoit alors qu’il a peut-être placé la barre un peu trop haut : cinquante, bigre, mais s’il n’y en avait que quarante-cinq ? Et Dieu recule : « Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes ».

Enhardi, Abraham fait encore baisser les enchères : et s’il y en avait seulement quarante ? seulement trente ? seulement vingt ? seulement dix ? Et chaque fois, Dieu fait cette concession, terminant par « Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes ».

Malheureusement, à ce stade, Abraham se dégonfla, n’alla pas plus loin dans la négociation, et « retourna dans sa demeure ».

Pas de veine ! Avec un avocat un peu plus pugnace, genre Christiane Taubira, la sodomie devenait officielle.

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