Marie de Magdala
Pauvre Marie de Magdala ! Avant de devenir l’héroïne posthume d’un roman idiot où on l’associe abusivement à Léonard de Vinci, elle en avait subi de rudes de la part de gens qui, pourtant, font mine de la vénérer : les chrétiens.
Ceux-ci l’appellent « Marie-Madeleine » et en ont fait une sainte, mais nulle part, dans les Évangiles, elle n’est désignée sous ce prénom. Je ne crois pas, d’ailleurs, que les prénoms composés étaient en usage à cette époque en Palestine – « Jésus-Christ » n’est pas un prénom composé, c’est une contraction abusive de « Jésus LE Christ ». Plus grave, on attribue à la malheureuse un métier infamant, celui de prostituée. Là encore, il n’y a aucune trace de cela dans les textes qu’on dit sacrés. En réalité, elle se prénomme tout simplement Myriam, l’équivalent de Marie, un prénom plus que courant alors, et toujours très répandu dans les pays qui se réclament des religions monothéistes. Or il y a plusieurs Marie dans les Évangiles, dont une qui aurait assisté à la mise en croix (présumée) de Jésus, ce qui a donné à penser qu’il s’agissait peut-être de sa mère ; d’où une flopée de tableaux et de statues qui prennent pour thème la Pietá, Jésus mort dans les bras de sa génitrice, mais il n’y a aucune preuve de quoi que ce soit, y compris de l’existence de tous ces personnages.
Cette Marie, qui suivait Jésus absolument partout, au point qu’elle fait figure d’apôtre féminin – la seule ! – apparaît comme une femme qui n’a pas de problèmes d’argent, au contraire de la totalité des disciples de Jésus, souvent de simples pêcheurs. Elle possédait une maison à Magdala, et on avance parfois qu’elle était la sœur du fameux Lazare que Jésus aurait ressuscité. Mais on dit tant de choses...
Que Marie et Jésus aient eu une histoire d’amour, qu’ils se soient mariés, qu’ils aient eu des enfants, rien de tout cela n’est invraisemblable, mais rien n’est avéré non plus. Simplement, n’oublions pas que Jésus était juif, et que le célibat est une anomalie chez les Juifs. Comme il prêchait énormément, on peut en conclure qu’il était rabbin, et un rabbin célibataire, je demande à voir : personne ne le prendrait au sérieux.
Et histoire de rigoler, il y a ceci.