Martine déteste Facebook et Twitter
A priori, pour l’élection présidentielle de l’année prochaine, si je suis certain que je n’aurais pas voté pour DSK, j’aurais peut-être hésité, aussi, à donner ma voix à Martine Aubry. Mais enfin, faute de mieux…
Et puis, voilà qu’une de ses déclarations me la rend un peu plus sympathique : elle a révélé être allergique aux « réseaux sociaux », c’est-à-dire à Facebook et Twitter, qu’elle voit comme des symboles de la société nombriliste et de la vacuité des choses : « Facebook et Twitter, j’ai horreur de ça... C’est typique de cette société où chacun pense à son nombril... Et puis, tous ces faux amis... Ce n’est pas mon truc d’expliquer mes états d’âme. La vie, c’est aussi être libre de regarder autour de soi ». Et elle a ajouté cette précision que j’aurais pu donner moi-même : « Par exemple, je ne vais pas raconter “Je vois un chariot sur le quai ! D’ailleurs, il est renversé ! ”». Eh oui, Twitter, c’est ça.
Je sais, je sais, comme chantait Jean Gabin : on m’a suffisamment seriné que Facebook a pour principale fonction de « pouvoir communiquer et partager très facilement avec beaucoup de personnes d’horizons différents » (ça, c’est le laïus bien-pensant). Mon ami Franck m’a encore sorti cette petite chanson il y a trois semaines. Mais ça ne prend pas, car je me fiche éperdument de « communiquer et partager » – serait-ce « des images, des vidéos ou même des blagues », comme avance un site d’information connu – avec des gens que je n’ai aucune chance de jamais rencontrer et dont je ne sais rien, pas même leur identité réelle. Quant à « interpeller directement [mes] représentants par Facebook » afin de leur remonter les bretelles, je ris : s’ils me répondaient, ils le feraient par l’intermédiaire de leur chargé de communication, et jamais je n’aurais vraiment affaire à eux. Sans blague, vous imaginez Ségolène Royal prendre sa plus belle plume pour me répondre ?
Comme disait Michel Audiard, faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.