Mentir est normal, pour être élu !

Au « Figaro », Yves Thréard signe généralement l’éditorial de la première page. Comme tous les rédacteurs politiques de ce journal, il est sarkozyste, et tape donc régulièrement sur la gauche – ou ce qui en tient lieu, mais à mon avis elle n’existe plus depuis longtemps.

Or, cette semaine, invité dans l’émission de Michel Denisot, on l’a un peu asticoté sur le grossier mensonge de Sarkozy, qui avait daubé sur le fait qu’à Lille, Martine Aubry, le maire, aurait instauré des horaires spéciaux pour les femmes à la piscine municipale. Kolossale finesse du présiblique de la Répudent : elle a fait ça pour faire plaisir aux islamistes, qui ne conçoivent pas qu’hommes et femmes puissent partager la même eau javellisée.

En réalité, Martine n’a rien fait de tel, la mesure date du précédent maire Pierre Mauroy, et elle avait été prise sur la demande de Lilloises un peu rondes que l’idée de se montrer en maillot de bain complexait un peu. Tout le monde le sait, Sarkozy également, mais qui veut noyer son chien (dans la piscine) l’accuse de la rage. Il s’agissait donc d’un mensonge éhonté.

Quoi ! Sarkozy menteur ? demande-t-on à Thréard.

Surprise : il en convient, son héros a sorti un bobard de plus. Mais il l’en excuse en expliquant que, dans la compétition actuelle, « on ment des deux côtés ». Si c’est lui qui le dit.

Traduction très morale : la fin justifie les moyens. Il n’a pas dû voir Colonel Blimp ! Ou alors, il l’a trop bien compris.