Mes regrets adressés au « Canard »
Je ne me repends pas, puisque à ce jour je ne me suis jamais pendu, en dépit des aimables souhaits de certains, mais je me repens. Oui, grand est mon repentir d’épingler, quasiment chaque semaine, les bourdes commises par « Le Canard enchaîné », qui a connu des jours meilleurs, au temps où ses rédacteurs savaient écrire. L’un de mes derniers méfaits, qui prenait pour cible, à la fois cet honorable journal et la non moins honorable Michèle Alliot-Marie (qui hélas nous a quittés, et Dieu sait si cela fait un vide dans les chroniques humoristiques) date du 12 février, dans un articulet ignoble intitulé Les dents de MAM. J’avais osé y comparer l’impeccable dentition de l’irréprochable MAM à celle du requin dans le film de Spielberg Jaws – en français, Les dents de la mer. Je crois que nul n’était encore tombé aussi bas.
Malheureusement cette semaine, en page 2, colonne 4, « Le Canard » m’emboîte le pas, et je ne sais quel malotru ose écrire que LE ministre (je refuse d’écrire « LA ministre », et je sais que l’intéressée s’y refusait aussi, en quoi elle a toute ma sympathie a posteriori), que le ministre, disais-je, possède « un sourire large et un rien carnassier ». Exactement ce que je laissais entendre avec sournoiserie... presque quatre semaines avant le Volatile, que ses pattes de palmipède empêchent d’avancer plus vite.
Je vais tenter de me mettre à la traîne du « Canard », ça ne peut plus durer.