Message (authentique) à ma banque
Chère banque, bonjour.
J’ai reçu tout à l’heure un coup de téléphone émanant de chez vous. Il s’agissait d’une personne, de sexe féminin, qui m’appelait depuis un numéro caché, et qui voulait me vendre je ne sais quoi, car je n’ai pas écouté son laïus, comme je n’écoute jamais le laïus de ceux qui me veulent du bien.
Attendu que j’ai trouvé trace, sur mon téléphone et dans la semaine qui a précédé, d’une dizaine d’appels du même type et que je suppose de la même source, il me faut vous dire que j’ai HORREUR de deux choses : 1. les gens qui se dissimulent derrière un numéro caché ; 2. les gens qui me démarchent par téléphone, sans que je leur ai rien demandé, à seule fin de me vendre ce dont je n’ai pas besoin, que je saurais obtenir sans eux si jamais j’en avais envie, et qu’ils baptisent « service ».
En conséquence, et puisque vous tenez abolument à me rendre service – selon cette dame obstinée –, voici le service que vous pouvez me rendre : m’inscrire sur la liste des clients qui, se sachant adultes, ne veulent plus jamais être démarchés, ni par téléphone, ni autrement. Si cette liste n’existe pas, créez-la. Il ne doit pas manquer de personnes qui, comme moi, détestent ces manières de camelots ou de portiers de boîtes de strip-tease à Pigalle, lesquels vous harcèlent jusqu’à ce que vous changiez de trottoir. Car, si d’aventure j’étais encore dérangé de cette façon, je n’hésiterais pas à changer de trottoir moi aussi. Justement, un de mes amis, qui est chez [ici, le nom d’une banque concurrente], me presse de le rejoindre. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup...
J’espère que ce message suffira, vous n’êtes probablement pas idiots.
Bien à vous.