Modestie

Publié le par Yves-André Samère

J’ignorais que, dans mon fatras de livres, de journaux, de DVD et autres CD, je possédais le tome II du théâtre de Sacha Guitry, un recueil d’une réédition de 1959, d’après l’édition originale. Je suis en tout cas certain de n’avoir pas acheté ce livre, dont j’ignore comment il a bien pu atterrir chez moi. L’œuvre d’un cambrioleur maladroit ? Je vous dirai peut-être un jour ce que je pense du style de Guitry, mais pour aujourd’hui, voyons une autre de ses caractéristiques.

La troisième et dernière pièce de ce recueil s’intitule Le veilleur de nuit, petite comédie en trois actes dédiée à Octave Mirbeau. Or, dix pages après le début, on trouve une scène à deux personnages, ELLE et JEAN. Ils marivaudent un peu comme dans toutes les pièces de Guitry, qui n’est pas Marivaux, et, dans les didascalies (les indications de jeu pour les acteurs), on lit ceci : « Elle l’écoute, elle le regarde – et elle n’en revient pas. Il semble que jamais encore elle n’ait vu un homme de cette espèce. Jean est la pesonnification même, en effet, de la jeunesse ardente et de la bonne humeur. Il est viril et sain. Il est exubérant, volubile, jovial – et s’il est sûr de lui, c’est sans la moindre vanité ».

Et maintenant, devinez qui était l’interprète de JEAN, lors de la première représentation, le 2 février 1911, au Théâtre Michel. C’était Sacha Guitry lui-même !

« Sans la moindre vanité ».

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