Montebourg et la préférence nationale
Le sujet du jour, c’est cette décision du ministre Arnaud Montebourg d’inciter les opérateurs de téléphonie (et d’Internet, je suppose) à rapatrier en France leurs centres d’appels téléphoniques. Ceux-ci, en effet, sont le plus souvent basés à l’étranger (Casablanca est un centre important), et font donc travailler des jeunes du pays. Montebourg a sans doute oublié les opérateurs de télévision par satellite comme Canalsat : tous les trois mois, ces casse-pieds me relancent par téléphone pour « faire le point sur mon abonnement » (comprenez, pour me fourguer un abonnement plus cher, à base de foot), comme disent les malheureux esclaves pendus au téléphone pour importuner des clients qui ne veulent pas entendre parler d’eux. À chaque appel, je constate qu’ils ont changé de numéro. En ce moment, celui auquel je me fais un malin plaisir de ne pas répondre commence par 00 978, qui est un numéro dit « réservé » situé en Asie – j’ignore dans quel pays –, et je reconnais bien leur insistance, qui n’a d’égale que la mienne à les ignorer.
Bref, Montebourg voudrait que ces centres d’appel reviennent en France métropolitaine, et bien sûr, cela va coûter beaucoup plus cher, donc les hotlines vont redevenir payantes. Certes, elles ne servent à rien et sont généralement incapables de vous dépanner, mais elles rassurent le pigeon, maintenu au téléphone le plus longtemps possible pour un tarif ahurissant.
Mais cette question ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est ceci : au nom de la lutte contre le chômage en France, on va donc flanquer au chômage des jeunes étrangers, déjà mal payés. Ce qui incite à conclure que notre gouvernement de gauche considère que les travailleurs français sont plus dignes d’intérêt que les travailleurs étrangers. Ce ne serait pas un peu, par hasard, de la préférence nationale ?
Marine, tu ne le sais pas, tu as gagné l’élection présidentielle ! Rappelle à Montebourg qu’il doit payer sa cotisation à ton parti, mais fais-lui un rabais.
Ah, cette gauche française, elle est unique. Vraiment héritière de Mitterrand !