Non-violence indienne ? Vous rêvez !
Vous allez penser que je suis obsédé par l’idée de dénigrer tout ce qui touche à l’Inde, mais c’est un pur hasard si, après avoir écrit ce que je pensais de la douteuse quoique bienheureuse « mère » Teresa, je vais à présent un peu déboulonner – un peu, pas tout le même jour – la statue de Gandhi.
L’Inde, depuis Gandhi, les gens à la vue courte et aux idées sommaires l’associent obstinément à la non-violence, simple arme politique occasionnelle mais qui n’a jamais été dans le tempérament indien. Peut-être confondent-ils le bouddhisme avec l’hindouisme, même si le bouddhisme n’est pas aussi paisible que veulent le faire croire les partisans du dalaï-lama ! En tout cas, en Inde, les fanatiques pullulent, et pas seulement chez les musulmans. Car ce n’est pas un musulman qui, le 30 janvier 1948, a expédié le « Mahatma » dans l’autre monde, mais bien un Hindou, un fondamentaliste, membre d’un groupe nationaliste qui a encore aujourd’hui ses descendants, un fanatique intégriste, qui, le croyant à tort favorable à la partition du pays et aux musulmans (Gandhi avait commencé une grève de la faim le 13 janvier « pour protéger la vie, les biens et la religion des musulmans »), l’a expédié ad patres. Cet homme n’était pas vraiment un homme du peuple : Nathuram Vinayak Godse, trente-cinq ans, était rédacteur en chef de l’hebdomadaire pro-hindou « Mahasabha », et membre d’une famille de brahmanes (la caste supérieure).
Or ce spadassin se trompait complètement, Gandhi n’était pas favorable à l’islam. Tolstoï, qui avait correspondu avec lui, disait à juste titre : « Son nationalisme hindou gâche tout ! ». Quant à sa conception de la non-violence, elle avait son origine dans tout autre chose que la bonté d’âme ou l’humanisme. Gandhi, en fait, était un jaïn, membre d’une secte dont les adeptes croient à cette fadaise qu’est la réincarnation des êtres humains dans le corps d’un animal, qui peut être le plus insignifiant ou le plus nuisible : une mouche, un cafard, un moustique, un pou. De sorte que tout jaïn, qui craint d’être lui-même réincarné dans une de ces bestioles, se garde bien d’en tuer une seule ! C’est donc l’intérêt personnel qui l’inspire, et rien d’autre.