« Nus et culottés » - Le retour

Publié le par Yves-André Samère

J’ai lu, je ne sais plus où, l’opinion d’un internaute qui estimait que l’émission Nus et culottés était « bidonnée ». Ce n’est pas mon avis : elle n’est pas diffusée sur Télé-Poubelle, mais sur France 5, une chaîne de documentaires éducatifs qui ne donne pas spécialement dans le charlatanisme. Je veux bien admettre, et les auteurs ne s’en cachent pas, que le montage d’une masse d’images ne garde que ce qui est le plus intéressant ou pittoresque ; admettre aussi que les épisodes sont un peu scénarisés. Mais la mise en scène se réduit à ceci : il n’y a pas d’équipe technique, pas de caméramen, pas de preneur de son, pas de script-girl, pas de directeur de la photographie, rien. Lorsque les deux acolytes sont vus de loin, ils ne nous ont pas caché qu’ils disposent d’une troisième caméra, et la placent à distance pour se filmer en plan général. Rien de malhonnête là-dedans.

Du reste, les amateurs un peu renseignés savent bien qu’un voyageur beaucoup plus connu, Antoine de Maximy, fait aussi ce genre de voyage (et de films), mais lui se déplace dans le monde entier. Témoin son film J’irai dormir à Hollywood, que tout le monde a vu.

Le troisième épisode de Nus et culottés montrait nos deux acolytes en Bretagne, animés par l’intention de passer en Angleterre afin de... prendre le thé avec un lord. N’importe lequel. Comme toujours, ils partent sans vêtements, sans argent et sans provisions, mais on les habille de pied en cap dans un club de golfeurs. Puis ils vont trouver le moyen de faire du bateau-stop, et il faudra cinq bateaux successifs pour les amener sur le sol de la perfide Albion, où ils parviennent, quoique difficilement, à se faire recevoir par Alexander George Thynn, septième marquis de Bath et lord authentique, qu’il convient donc d’appeler « Lord Alexander » (on emploie le prénom avec ce genre de titre). Alex, qui est la quintessence de l’excentricité britannique : il vit en robe de chambre, entouré de femmes et de bêtes sauvages (il exploite son zoo personnel), mais ne boit pas de thé : seulement du whisky !

Mais le personnage le plus intéressant, cette fois, est Luc, un Français vivant à Guernesey. Il semble profondément malheureux, ce qui l’a rendu raciste, principalement à l’égard des Anglais. Malgré cela, le gars est si sincère et serviable qu’il en est presque attachant, et, pour lui remonter le moral, Nans et Mouts, toujours désireux de rendre chacun heureux, lui proposent de les accompagner en Angleterre. Mais Luc décline l’invitation : il n’aime pas naviguer...

L’émission se révèle de plus en plus comme une découverte humaine, une école de la bienveillance et de l’ouverture d’esprit, mais où l’on ne joue pas du violon.

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