Otages

Publié le par Yves-André Samère

« Otages » ?

Dites, voyageurs qui préférez le train, et qui râlez parce que la SNCF est partiellement en grève – pas pour le plaisir sadique de vous faire perdre quelques heures de vos précieuses vacances –, vous n’en avez pas marre de radoter sur le fait que les cheminots vous prennent en otages ? Ça ne vous écœure pas, à la longue, ce vocabulaire inlassablement éructé par les fachos de la famille Le Pen et de ses partisans idiots ?

Un conseil, remuez-vous un peu. Tâchez de vous renseigner, par exemple, sur Françoise Claustre, enlevée en Afrique par une bande de salopards qui ne voulaient que toucher, en échange de cet otage, une rançon de la part du gouvernement français : la malheureuse est restée détenue dans le désert du Tibesti pendant trois ans. Vous échangeriez contre cette situation le fait d’avoir raté votre train ? Je ne suis pas toujours du côté des grévistes, mais aucun n’a jamais pris qui que ce soit en otage. Ils se sont croisé les bras, comme vous le feriez si votre patron vous pourrissait la vie.

Et si vous restiez chez vous, plutôt que d’aller polluer les plages de l’Atlantique ou de la Méditerranée ? Cela vous donnerait peut-être un peu de temps pour faire travailler votre petite cervelle et réviser votre vocabulaire, aussi déficient que monotone.

(Mais qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui, tout le monde parle comme tout le monde ?)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Le Littré peut être téléchargé gratuitement ici :<br /> <br /> http://www.clubic.com/telecharger-fiche271272-dictionnaire-le-littre.html
Répondre
Y
Je ne critiquais pas ceux qui s’exaspèrent et qui ont raison de s’exaspérer. Je critiquais ceux qui s’expriment comme des perroquets en répétant les expressions toutes faites et injustes qui ont<br /> traîné dans la bouche (si j’ose dire) des démagogues.
Répondre
T
J'ai une idée. Je propose de nous cotiser pour offrir aux journalistes un abonnement à un site qui propose un dictionnaire des synonymes, ou tout simplement de la langue française.<br /> Cela ne nous coûtera pas cher puisque c'est gratuit. Avec l'argent ainsi récolté et non dépensé nous pourrons nous offrir un voyage en train. Ou un café.
Répondre
Y
Déjà, je n’avais pas de sympathie pour Nathalie Kosciusko-Morizet, grande bourgeoise qui a joué une comédie insensée pour tenter de se faire élire à la Mairie de Paris (ah, cette adoration soudaine<br /> des déplacements en métro, ah, ces cigarettes fumées dans la rue avec des sans-abri !), mais l’entendre, ce matin du 19 juin 2014, peu avant huit heures et demie, évoquer « les<br /> usagers qui sont pris en otages », montre que les journalistes ne sont pas les seuls : eux ne sont pas des responsables politiques. Qu’un personnage politique en vue utilise ce langage de<br /> babouin digne des fachos du clan Le Pen, ça vous dégoûte de cette caste d’élus.
Répondre
C
Je propose d'interviewer un ancien otage pour lui demander s'il apprécie que son calvaire soit assimilé aux désagréments des voyageurs en période de grève. Cela clouerait le bec aux journalistes<br /> qui ne travaillent qu’avec des clichés.
Répondre
P
En effet je ne me sens otage de personne et la répétition de cette expression sans que plus personne ne réfléchisse à ce qu'il y a derrière m'agace également. Néanmoins, je ne serais pas aussi dure<br /> vis-à-vis de ceux qui s'exaspèrent... Je suis très attachée au droit de grève, vraiment, mais je comprends aussi que cela puisse être fatigant lorsqu'on a besoin du train tous les jours, non pour<br /> ses vacances mais pour aller travailler ou pour d'autres aspects de sa vie quotidienne. Moi-même, je suis très sereine depuis une semaine mais, au-delà de mon opinion personnelle sur les raisons de<br /> cette grève et sur le traitement qui en est fait dans les médias, je commence à avoir envie que ça se termine.
Répondre