Pinocchio Dati
Sur Canal Plus, les Guignols n’ont jamais cessé de se payer sa tête, rappelant que si, ministre virée du gouvernement parce que déplaisant à la reine de France, Rachida Dati a été contrainte d’aller faire le député au Parlement européen, jamais elle ne s’est résignée à cet exil. Et une conversation qu’elle avait tenue en décembre dernier au téléphone (« Je n’en peux plus ! Je pense qu’il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat, là »), et qu’un aimable pirate s’était fait un plaisir de révéler aux foules hilares, avait confirmé la chose. Mais madame Dati ne s’était pas habituée à cette situation ridicule et humiliante. Depuis lors, elle n’a cessé de jouer la comédie, faisant celle qui est EN-CHAN-TÉE de siéger à Strasbourg et à Bruxelles, et, désireuse de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, a mis en avant son prodigieux travail dans cette assemblée.
Or, en cette matière, seules parlent les données chiffrées. Et, en ce qui la concerne, ce n’est pas brillant. Il s’avère que madame Dati figure au palmarès des dix députés les moins assidus de son parti, le PPE (Parti Populaire Européen) lors des séances plénières du Parlement, et compte un taux de présence de 64 % dans l’hémicycle – soit 34 jours pointés sur 55. Ainsi, parmi les élus français, elle est classée... 64e sur 72. Sur l’ensemble des députés, encore mieux, elle est 724e sur 736 !
Certes, me direz-vous, mais l’hémicycle n’est pas le seul endroit où l’on travaille, il y a aussi les commissions. Or Rachida Dati fait partie de la commission des affaires économiques et monétaires. Mais, patatras, elle n’a participé qu’à la moitié des séances. Elle est aussi membre de la commission spéciale sur la crise financière. Hélas, pas mieux : elle n’est venue que... deux fois sur quinze ! Enfin, à la commission sur l’industrie et de l’énergie, elle est venue 9 fois sur 23.
Un cancre, quasiment. Il est vrai que, ministre de la Justice, il lui arrivait de rester des mois sans mettre les pieds à son bureau. Tout le monde savait que le véritable ministre de la Justice, c’était Patrick Ouart.