Pont des Arts en danger : au secours !
On sait qu’aujourd’hui, les Charlots, du moins les survivants du groupe (les seuls sont Luis Rego, guitariste, et Donald Rieubon, batteur et qui de toute façon était parti), ont quitté la chanson, la scène et les studios pour se reconvertir à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la férule d’Anne Hidalgo, que j’aime tant pour sa compétence. Et leur dernière marotte s’est fixée sur le Pont des Arts, menacé, leur a-t-on affirmé, de s’écrouler dans la Seine sous le poids des cadenas que des milliers d’amoureux ont fixés sur les deux garde-fous. Cette intuition géniale a germé, apparemment, dans la cervelle de Jean-Pierre Lecoq, maire du sixième arrondissement auquel aboutit le pont sur la rive gauche. Curieusement, sur l’autre rive, le maire du premier arrondissement, Jean-François Legaret, pourtant un opposant farouche de la municipalité de gauche, ne s’est plaint de rien...
Vous connaissez mon goût pour la précision et pour les sciences exactes. Aussi ai-je tenté de savoir si ce risque était réel, et je me suis livré à quelques calculs, sur des hypothèses vraisemblables. But : essayer de savoir si ces fichus cadenas pesaient vraiment si lourd que ça ! Voici le résultat de mes cogitations :
- le poids moyen d’un cadenas, variable mais pas énormément, peut être évalué à 80 grammes environ ;
- un panneau du pont reçoit environ 500 cadenas avant d’être totalement saturé ;
- le pont est composé de 113 panneaux, recevant ainsi environ 56 500 cadenas ;
- le poids total des cadenas du pont était donc de 4520 kilogrammes.
Deuxième volet de la cogitation : le poids moyen d’un être humain, compte tenu des femmes et des rares enfants qui passent par là, tourne autour de 60 kilos.
Par conséquent, le poids des cadenas risquant de faire s’écrouler le pont équivaut à celui de... 75 personnes !
Conclusion : si le poids de 75 personnes met en danger le Pont des Arts alors que plusieurs centaines de personnes s’y promènent en permanence, il est urgent, soit d’en interdire complètement l’accès aux piétons, soit d’instituer un péage aux deux extrémités, et de filtrer les entrées comme on le fait pour les stades. En plus, ça rapportera de l’argent.