Présidence de caniveau

Publié le par Yves-André Samère

Évolution : la présidence de la République française devient de plus en plus indécemment people. Pourtant, la Cinquième République avait commencé dans la discrétion. Récapitulons.

Le couple De Gaulle était diversifié : si l’époux parlait beaucoup, l’épouse ne parlait jamais. On n’a aucun enregistrement de sa voix. Nuançons, elle avait une influence énorme, mais en sous-main, et les ministres, avec elle, se comportaient comme des carpettes, et faisaient ses quatre volontés.

Aux De Gaulle succédèrent les Pompidou. Ces deux-là s’aimaient, ne se quittaient jamais, ne parlaient pas d’eux. Situation extrême, on ne savait même pas s’ils avaient des enfants ! Il est fâcheux et déshonorant que les gaullistes purs et durs, qui ne pardonnaient pas à Georges Pompidou sa déclaration prématurée de candidature à la présidence, aient monté un sale coup pour salir sa femme, à base de photos truquées qui semblaient l’impliquer dans des partouzes.

Le ver dans le fruit est apparu avec les Giscard. Ils étaient au bord du divorce, mais y ont renoncé quand le mari fut élu à la présidence. Néanmoins, il continua ouvertement à tromper sa femme, multipliant les sorties nocturnes et les escapades « de chasse » en Afrique. Bokassa, président puis « empereur » de Centrafrique, ne lui pardonna jamais d’avoir séduit sa femme Catherine, et lui glissa sous les pieds une peau de banane en forme de diamants et de confidences aux journalistes, qui lui coûtèrent sa réélection tant espérée.

Avec les Mitterrand, même refrain, mais sur un autre mode : le mari, au moment de son élection à l’Élysée, avait déjà une fille adultérine, et l’épouse avait installé son amant au domicile conjugal ! L’amant fut viré par le mari au lendemain de l’élection, et l’époux, profitant des commodités de sa fonction, installa sa seconde famille dans un appartement quai Branly, propriété de la République. Pourquoi se gêner ?

Chirac aussi trompait sa femme, et on le surnommait « Trois minutes, douche comprise ». Sa femme Bernadette s’en plaignit dans un livre et alla en faire la promotion sur le canapé de Michel Drucker. La grande classe... Aujourd’hui, elle se venge en votant à sa place et par procuration, pour le candidat qu’il n’avait pas choisi.

Sarkozy sut innover : abandonné par sa femme Cecilia avant son élection, il la récupéra juste à temps, mais elle n’alla pas voter pour lui et le quitta de nouveau, emmenant leur fils Louis. Il fut le premier président à divorcer pendant son mandat, et il épousa une chanteuse italienne, richissime héritière qui était tombée amoureuse de lui.

Hollande fut largué par sa compagne le soir même où cette candidate à l’élection présidentielle fut battue : elle n’en pouvait plus de ses infidélités. Élu lui-même cinq ans plus tard, il se retrouve à présent avec deux femmes sur les bras, et qui se haïssent.

Et le bon peuple, dans tout ça ? Eh bien, stupéfait, il contemple le spectacle. Le reste du monde, lui, se marre à nos dépens.

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