Quand Coline Serreau juge James Cameron
Ici, on ne parle pas de cinéma, c’est-à-dire des films eux-mêmes, mais on ne s’interdit pas de se payer la binette des gens de cinéma, lorsqu’ils font des déclarations ridicules. Invitée du jour, Coline Serreau.
Coline Serreau est donc une réalisatrice française, du genre militant, de tendance écolo, et pas très regardante sur la vraisemblance de ses scénarios. Il se trouve qu’en cette qualité, elle a donné son avis sur le film de James Cameron, Avatar, dont deux ou trois personnes ont peut-être entendu parler, bien qu’il soit sorti dans la discrétion la plus totale le 16 décembre dernier. Coline Serreau, parlant de Cameron, a donc déclaré ceci : « C’est bien la première fois qu’un réalisateur américain s’en prend ainsi aux trois génocides qui ont fondé les États-Unis : celui des Indiens, des Noirs et du Vietnam ». Voilà le type de déclaration qu’on adore pour sa richesse en bourdes de toutes sortes !
Notez bien que si je n’étais pas l’indulgence incarnée, je commencerais par me boyauter devant la construction de cette fin de phrase, qui semble impliquer que les Indiens, les Noirs et le Vietnam sont des peuples...
Notez ensuite que, sans le vouloir, madame Serreau retombe sur ses pieds : elle semble croire que James Cameron est citoyen des États-Unis et qu’il attaque son propre pays, or il n’en est rien, puisqu’il est canadien, né en 1954 à Kapuskasing, dans l’Ontario. Mais le qualifier d’américain reste néanmoins exact, puisque le Canada est bien en Amérique – quoique, pas la bonne...
Notez enfin que si l’on peut en effet considérer que les États-Unis se sont fondés, ce mot est de madame Serreau, sur le génocide des Indiens, organisé pour leur voler leurs terres, ils n’ont pas eu besoin pour cela de tuer tous les Noirs (c’est cela, un génocide), qui n’y vivaient pas encore lorsque ce pays a été fondé : ce massacre planifié de la population noire ultérieurement importée d’Afrique n’a jamais eu lieu. Encore moins, celui de la population vietnamienne, la guerre du Vietnam n’ayant pas contribué à la fondation des États-Unis, c’est le moins qu’on puisse dire !
Bref, cette Coline fait bien dans le paysage des fabricants de bourdes.