Quand je loue Kechiche

Publié le par Yves-André Samère

Comme je déteste les films de Kechiche (pas l’homme, que je n’ai jamais rencontré et ne rencontrerai jamais), je me suis longtemps demandé ce que je pourrais trouver pour dire enfin sur lui un peu de bien. Hosanna ! J’ai trouvé. Aujourd’hui, il publie sur Rue89 un interminable article pour se défendre contre les méchants qui se sont acharnés à dire de lui tout le mal qu’ils pensaient – tout comme, voyez l’heureux hasard, la même semaine et dans « Vanity fair », Polanski publie une autojustification, dont je parlerai peut-être demain, après avoir terminé de vomir.

Donc, Kechiche nous apprend notamment qu’il a refusé qu’au générique de ses navets, on inscrive son nom sous la forme « Abdel Kechiche ». Et il exige « Abdellatif Kechiche ». Il a bien raison, car il respecte ainsi à la fois sa langue d’origine et la volonté de ses parents, qui ne l’ont certainement pas prénommé « Abdel »... puisque ce prénom n’existe pas !

Je crois avoir déjà expliqué la chose, mais bis repetita placent, et l’actualité me fournit l’occasion de remettre le couvert.

Abdel, c’est en fait un PRÉFIXE, abd-el, qui signifie, selon les cas, « esclave de » ou « serviteur de ». Par conséquent, ce préfixe DOIT être suivi de quelque chose. Ce quelque chose est toujours l’un des surnoms donné à Dieu dans la religion musulmane. Ce qui donne Abdelkrim, Abdelmoumen, Abdelhamid, Abdelkader, Abdellatif, Abderrazak, Abdennour (Esclave de la Lumière, le plus poétique), et ainsi de suite.

De sorte qu’abréger son prénom en « Abdel », c’est aussi paresseux et donc ridicule que de dire « mon ex » pour « mon ex-mari » ou « mon ex-femme ».

Je sais, des tas d’Arabes, en France voire dans leur propre pays, acceptent cette amputation. Cela ne démontre que deux choses : soit qu’ils ignorent leur langue, soit qu’ils sont exceptionnellement cossards. Mais j’en connais au moins un que cela révulsait qu’on puisse le croire esclave de quelque chose, fût-ce de Dieu, et qui a raccourci son prénom, Abdelkrim, en Karim.

(J’ajoute que nul n’a jamais écrit que Kechiche était un cossard ! Vous voyez que je peux dire du bien des gens)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :