Quand Jésus répandait la terreur

Publié le par Yves-André Samère

Dans une notule d’hier, j’annonçais que je raconterais une ou deux petites anecdotes que tous les mécréants dans mon genre devraient apprendre par cœur, tant elles sont édifiantes et réjouissantes. Il va sans dire que je n’en crois pas un mot, mais, encore une fois, et selon la belle maxime de saint Pierre Desproges, on peut rire de tout. J’extrais ces histoires d’un évangile apocryphe, l’Évangile du Pseudo-Thomas, appelé aussi Livre de Thomas l’Israélite, philosophe – ne pas confondre avec l’Évangile gnostique selon Thomas – qui raconte les « miracles » accomplis par Jésus entre cinq et douze ans (!), et se termine par l’épisode de Jésus oublié au Temple de Jérusalem par ses parents, que Luc raconte aussi. On y assiste à quelques caprices du divin enfant, et les horreurs commencent au chapitre III.

Là, un enfant, le fils d’Anne le scribe venu en visite, « prenant une branche de saule, [...] fit écouler les eaux que Jésus avait recueillies ». Contrarié, Jésus s’exclame : « Que te faisait cette eau ? Tu vas être comme un arbre frappé de sècheresse et privé de racines ». Aussitôt l’enfant se dessécha, et on peut supposer qu’il en mourut, même si ce détail n’est pas précisé. Les parents de la petite victime se plaignirent à Joseph, le père adoptif de Jésus, qui n’y pouvait rien. Puis, au chapitre suivant, Jésus est « heurté à l’épaule » par un autre enfant qui courait. Irrité, Jésus lui dit « Tu n’iras pas plus loin », et l’enfant mourut instantanément. Les parents vont encore se plaindre à Joseph, qui, au chapitre V, réprimande Jésus : « Pourquoi fais-tu ces choses-là ? On suscite de la haine contre nous et nous serons persécutés ». Jésus répond que son père ne sait pas ce qu’il dit, et que les accusateurs « subiront leur châtiment ». Aussitôt, les malheureux parents deviennent aveugles. Alors Joseph « se leva et lui tira l’oreille avec force », et Jésus « fut courroucé ».

Au chapitre VI, un maître d’école nommé Zacchée se montre volontaire pour lui enseigner l’alphabet grec, en commençant par la lettre alpha, mais Jésus lui réplique qu’il ne sait même pas ce que signifie cette lettre, le traite d’hypocrite, et corrige son enseignement. Le maître renonce et prie Joseph de reprendre son fils. Ce qui fit rire Jésus.

Par la suite, Jésus se met à faire des miracles positifs, ressuscitant au chapitre IX un enfant nommé Zénon qui s’était tué en tombant d’une terrasse, puis guérissant un jeune homme qui s’était blessé au pied avec une hache. Mais, au chapitre XIV, confié à un autre maître d’école qui, irrité pour le même motif que le précédent, « le poussa et le frappa à la tête », Jésus le fit mourir aussitôt. Cependant, confié à un troisième maître qui reconnaît sa science infuse, il accepta de ressusciter le précédent.

Il fit encore deux ou trois résurrections, ce qui établit sa réputation d’enfant-miracle. Mais on comprend que l’Église n’ait pas voulu admettre ce texte au sein de la Bible, le « petit Jésus » y avait trop de zones d’ombre !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Mythologie : bien sûr, nous sommes en Orient, région du monde où circulent énormément de fables. C’est aussi la région des dieux bizarres, comme Mithra, qui était né... un 25 décembre,<br /> comme par hasard.
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D
Je ne sais pas pourquoi, mais cette attitude cruelle et capricieuse me fait penser aux dieux de la mythologie. Je comprends mieux pourquoi les curés passent très vite (ou pas du tout) sur la<br /> jeunesse de Jésus ! Cela fait un peu désordre.
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