Que risque Frédéric Mitterrand ?

Publié le par Yves-André Samère

Jamais un livre ne peut servir en justice contre son auteur : le droit français ne permet pas que l’on témoigne contre soi-même (il va d’ailleurs plus loin : on ne peut témoigner contre son conjoint légitime). Un livre n’est pas un aveu.

Pourtant, d’autres écrivains ont écrit des livres qui auraient pu se retourner contre leur auteur, par exemple pour cause de pédophilie. Laissons de côté le Moustique de Montherlant, puisqu’il s’agit d’un livre posthume, où d’ailleurs l’auteur, prudent comme toujours, ne dit rien de compromettant à propos de ses rapports avec ce garçon de treize ans trouvé à Marseille et qu’il a baladé en Afrique du Nord après l’avoir « loué » à sa mère. Mais il y a eu Gabriel Matzneff et Roger Peyrefitte, qui sont allés très loin.

Dans Les moins de seize ans, Gabriel Matzneff proclame n’avoir jamais connu de personnes faisant mieux l’amour qu’une certaine fille de seize ans et un certain garçon de... douze ans ! Le livre n’a même pas fait scandale, et Matzneff n’a pas été inquiété.

Dans Notre amour, Roger Peyrefitte conte son aventure avec un jeune garçon dont il ne donne ni le nom ni l’âge. Mais, quelques années plus tard, il publie un autre livre, L’enfant de cœur (il n’y a pas de faute à « cœur », le jeu de mots est volontaire), et révèle, non seulement l’identité du garçon, Alain-Philippe Malagnac, qui entre-temps est devenu le producteur de Sylvie Vartan puis a épousé Amanda Lear (elle a déclaré que les homosexuels faisaient les meilleurs maris !), mais surtout, reconnaît qu’il avait douze ans et demi lors de leur rencontre. Certes, il ne dit pas qu’ils ont couché ensemble à ce moment. Peyrefitte, lui, a été convoqué à la préfecture de police, mais on n’a rien pu retenir contre lui, car il a affirmé que son premier livre était fortement romancé.

Aucun des accusateurs actuels de Frédéric Mitterrand ne peut affirmer quoi que ce soit sur ses aventures en Thaïlande. Lui seul sait la vérité, il peut la dire ou la déformer à son gré, c’est son droit le plus strict, et d’autant plus que tout cela s’est passé à l’étranger. Qu’on le trouve sympathique ou antipathique est complètement hors sujet, la loi est pour lui, et il ne risque rien.

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