Quoi ! Chirac va payer quelque chose ?
Ainsi donc, un accord est en vue entre la mairie de Paris et Chirac. But : Chirac rembourserait l’argent qu’il a volé – je dis bien « volé », ici, on écrit qu’un chat est un chat – pour éviter que Delanoë, au nom de la municipalité, se porte partie civile dans le procès en correctionnelle prévu début 2011. Sans aucune garantie que les juges ne le condamneront pas, puisqu’un délit est un délit, que les victimes se plaignent ou pas.
Mais la combine est foireuse. D’abord, parce que Sarkozy seul a décidé que son parti, l’UMP, payerait les trois-quarts de la somme volée – je dis bien « volée », ici, on n’écrit pas qu’un chat est un matou –, or ce parti renâcle : les personnes fictivement employées par le maire de Paris, Chirac donc, n’étaient pas au service du RPR, ancêtre de l’UMP, mais de Chirac seul. Il est donc normal que l’UMP se sente peu concernée par les ennuis d’un ex-président qui n’a jamais eu de véritable lien avec elle, puisqu’elle n’a été créée que pour servir la candidature de Sarkozy à la présidence.
Autre obstacle, Chirac lui-même : il devrait ainsi payer de sa poche le quart de la somme volée – je dis bien « volée », ici, on écrit qu’un fripon est un fripon –, or il n’a pas l’habitude, le pauvre, il n’a jamais rien payé de sa poche. Comprenez-le. Pour ne rien arranger, payer serait reconnaître qu’il a volé cet argent – je dis bien « volé », ici, on n’écrit pas que se servir dans la poche des gens sans leur accord est un emprunt. Et sortir 550 000 euros de sa poche ou d’un compte bancaire au Japon doit être trop douloureux. Ils vont nous le tuer.
Enfin, et je crois être le seul à l’avoir fait remarquer, mais il existe une loi qui interdit de recourir à une collecte pour payer une amende. Certes, le remboursement d’une somme volée – je dis bien « volée », etc. – n’est pas une amende, mais, moralement et financièrement, la distinction est subtile, dès lors qu’on vous oblige à payer. Or, accepter la contribution très involontaire des militants de l’UMP, cela ressemble beaucoup à une collecte, voire à un racket.
Mais pourquoi diable Sarkozy veut-il sauver la mise à un homme qui le déteste ? Parce que la masse de ses propres partisans fond en ce moment comme neige au soleil, au point qu’un soutien de Chirac, même du bout des lèvres, c’est bon à prendre. Et comme ce n’est pas Sarkozy qui payera...